Malgré un contexte difficile, le plaisir reste une tendance forte dans le monde de l'agro-alimentaire. Elle représenterait, selon TNS Sofres 52,5% des innovations alimentaires et ferait donc partie des tendances les plus représentatives de l'offre innovante mondiale. Nous nous dirigeons en effet vers plus de sophistication et de variété des sens. Les consommateurs semblent revenir aujourd'hui vers des produits authentiques ou de terroir et se tenir à l'écart des produits leur offrant de nouvelles sensations (diversité de goûts, d'arômes, de textures, de couleurs). Mais attention, qui dit plaisir ne dit pour autant pas luxe. Selon XTC World Innovation, les leviers utilisés par les industriels ne seraient peut-être pas les bons. En effet si le consommateur souhaite se faire plaisir, il se dirigera plus volontiers vers l'authenticité que vers le fun, le haut de gamme ou la créativité.

Les tendances plaisirs:

  • Le discount malin

Les produits bons marchés, souvent oubliés du design, séduisent moins. Pourtant, à niveau mondial, près de la moitié des clients disent rechercher le prix le plus bas. Le consommateur semble demander aux industriels et aux distributeurs de flatter ses qualités d'acheteur malin, plutôt que de mettre en évidence son statut de client "au petit budget". Les produits de demain devront donc se parer de qualité esthétiques et pratiques (conditionnement familial ou même unique, etc.) valorisant celui qui les achète.

  • Petits luxes quotidiens

Aujourd'hui, le rapport "bénéfice-prix" prévaut sur le simple rapport "qualité-prix" qui favorisait le milieu de gamme. Si le consommateur se dirige vers le discount pour l'achat de ses produits de base, il n'hésite pour autant pas à également choisir des produits où le bénéfice attendu permet de justifier un prix relativement élevé. Ce peut être un bénéfice plaisir (le chocolat par exemple), santé (la margarine), la praticité, etc. Selon TNS Sofres, près de 8 consommateurs sur 10 s'offrent de temps en temps des produits alimentaires "petits luxes" pour des moments de pur plaisir: 83% en France, 81% au Royaume-Uni, 87% en Russie.

  • Je cuisine!

Avec l'avènement des émissions télévisées dédiées à la cuisine, vient l'envie de cuisiner ses propres mets. Cette tendance est née non seulement de cet engouement médiatique mais également de la valorisation de soi par la création alimentaire et du contrôle des coûts et de la qualité de ses repas "fait maison" (pour 80% des consommateurs). Le "faites-le pour moi" a désormais laissé la place au "aidez-moi à bien le faire". Le consommateur est en demande de produits limitant les tâches fastidieuses mais favorisant les tâches "plaisir". Selon TNS Sofres, près de 60% des consommateurs déclarent aimer cuisiner. Pour plus de 75% des consommateurs, cette activité pourrait potentiellement se révéler source d'économie.

  • Bon et beau

Le repas est devenu un moment de bien-être privilégié. En Europe, de nouvelles enseignes de restauration ont vu le jour. Elles proposent des alternatives malines, festives et valorisantes. Dans ces magasins-restaurants, on met en avant la fraîcheur des produits, leur aspect gourmand, saisonnier, etc. Le tout dans une ambiance design. Ces lieux hybrides apparaissent comme une nouvelle concurrence à la restauration classique et collective mais aussi aux tenants de l'offre en rayon traiteur.