Chose promise chose due: chaque semaine, Gondola vous dévoile un portrait d’une personnalité végane, végétarienne ou flextiarienne qu’il a rencontré dans le cadre d’un large dossier paru dans son édition de Février 2019! Le premier épisode de cette série en cinq volets s’intéresse à Sofie, 23 ans, blogueuse (www.basimella.be) et végane depuis 4 ans déjà.

 

Elle a banni la viande, les œufs et les produits d’origine animale : Sofie Senden, 23 ans, est végane depuis quatre ans. “Ce fut difficile au début, mais ce l’est moins à présent que l’offre augmente.”

Pour Sofie Senden, tout a commencé avec quelques vidéos sur YouTube. “J’ai été interpellée par des vidéos de filles de mon âge qui étaient devenues véganes. Elles m’ont permis d’en apprendre plus sur le sujet et, au bout du compte, elles m’ont convaincues. Si vous refusez la souffrance animale, vous devez agir en conséquence et poser des choix clairs. Je pense que peu de gens savent quelle souffrance cache une simple bouteille de lait. Moi je le sais et c’est pourquoi j’ai choisi d’être végane.”

Les choses n’ont pas été faciles car il y a gouffre entre la réalité et les vidéos de YouTube. Surtout qu’à l’époque, les produits véganes étaient encore assez peu distribués. “Au début, je cherchais les bons produits, allant au plus simple : fruits, légumes, pâtes. J’habite dans le Limbourg et, pour moi, il est plus pratique de traverser la frontière pour aller chez Albert Heijn ou Jumbo. Je trouve facilement ce dont j’ai besoin car la gamme de produits véganes que proposent ces enseignes est un peu plus étoffée que celle de Delhaize ou Colruyt, bien que j’y aille aussi de temps en temps. Il n’est pas facile de trouver un vrai bon chocolat végane dans un supermarché ordinaire. Mieux vaut se rendre dans un magasin spécialisé dans les produits naturels. On y trouve toujours du chocolat noir. Personnellement, je préfère le blanc...”

Végane = saveurs

Le choix de Sofie Senden de devenir végane a suscité beaucoup de réactions dans son entourage. “Des réactions étonnées, mais aussi des critiques. Il faut dire qu’à l’époque, le véganisme était encore très peu répandu. La question que l’on me posait le plus souvent concernait l’apport en nutriments : était-il vraiment suffisant? Quatre ans après, plus personne ne me pose ce genre de question. Mon alimentation m’apporte tous les nutriments dont j’ai besoin. En outre, je prends tous les jours des suppléments de vitamine B12… comme le font d’ailleurs beaucoup de personnes qui ne sont pas véganes. Saviez-vous que 47% de la population présente une carence en vitamine B12 (ndlr : on ne la trouve que dans les produits d’origine animale)? Cela n’a donc pas grand-chose à voir avec le fait que je sois végane.”

Selon Sofie, les préjugés à l’égard de l’alimentation végane sont nombreux. Par exemple, elle serait sans saveur. “C’est une idée étrange, qui ne repose sur rien. Elle témoigne d’une méconnaissance du véganisme. Un végane peut manger comme tout le monde des pâtes, des frites et des friandises. Pour le reste, la seule condition est qu’aucune substance animale ne soit utilisée. Mais à côté de cela, il existe de nombreux substituts à la viande – tout aussi savoureux que la viande elle-même – tandis que les fruits et les légumes offrent de multiples possibilités. En mélangeant dans de l’eau des pommes de terre, des oignons, des carottes et des noix de cajou, vous pouvez confectionner une excellente sauce, délicieusement crémeuse.”

Les grandes marques se lancent

‘Consommer végane’ ne coûte pas plus cher explique encore Sofie Senden. “C’est à vous de décider. Il y a des produits à tous les prix. C’est exactement pareil que si vous n’étiez pas végane : vous décidez de vous laisser tenter ou non par des produits de luxe. Je ne pense pas que la nourriture végane soit chère. La base comprend des légumes, des fruits, des pommes de terre, des pâtes, du riz, des haricots, des céréales, … tous produits bon marché. Vous pouvez choisir d’acheter des substituts plus chers, mais la facture finale ne sera pas plus élevée que pour des produits conventionnels.”

Quand on lui pose la question de la baisse des prix par rapport à il y a quelques années, notre interlocutrice répond qu’elle est due au fait que les grandes marques se sont lancées sur ce nouveau marché. “Aujourd’hui, l’offre des supermarchés s’est considérablement élargie même si je retombe souvent sur certaines marques, Vivera, De Vegetarische Slager et Alpro. C’est moins évident au restaurant. Si le végétarisme est désormais bien ancré, ce n’est pas encore le cas du véganisme. Mais les choses commencent à bouger. Il est très facile de transformer une recette végétarienne en recette végane. Et le choix ne cesse de s’élargir. Je pense que le véganisme va continuer à se développer car je constate qu’il attire beaucoup de gens de ma génération. Nous, les jeunes, sommes nettement plus ouverts au changement.”

Le véganisme, tout comme le végétarisme, est pluriel. Les consommateurs le sont tout autant. Et leurs arguments sont variés: bien-être animal, conscience écologique, santé, et on en passe. Gondola rencontré plusieurs personnes végétariennes ou végétaliennes, partiellement ou à 100%, et les a interrogées sur leurs habitudes, leurs idées, leurs perceptions. Elles sont souvent décrites en termes de menaces, pour les filières agricoles. Mais elles forment aussi des opportunités pour les retailers capables de les saisir. A ce petit jeu, les enseignes hollandaises semblent avoir la cote. Ce que leurs concurrents devraient surveiller d'un oeil attentif, à l'heure où elles mordent avec gourmandise dans le marché flamand: le phénomène touche particulièrement les jeunes consommateurs, ceux qui forment l'avenir de leur clientèle...

Chaque semaine, nous publierons un portrait des personnalités véganes, végétariennes et flexitariennes que nous avons rencontrées. Pour suivre cette série, dont vous venez de découvrir le premier volet, n'hésitez pas à vous inscrire à notre newsletter hebdomadaire! Pour un abonnement au magazine, cliquez ici!

 

Redécouvrez l’épisode 2, le portrait de Tobias, 45 ans, fondateur de l’organisation végétarienne EVA.

Redécouvrez l’épisode 3, le portrait de Lynn, 31 ans, végétarienne de ses 15 à 20 ans, et végane depuis octobre 2017