La société néerlandaise Mosa Meat a levé 7,5 millions d'euros en vue de démocratiser la production de viande in vitro. Parmi les investisseurs, on retrouve notamment le spécialiste suisse de la viande Bell Food et la société d'investissement M Ventures. La viande in vitro pourrait être commercialisée dès 2021.

Le tout premier burger à base de viande de boeuf produite in vitro à partir de cellules souches était dégusté à Londres en 2013. Pour produire ce steak de 142 grammes, il avait alors fallu investir … 250.000 euros. Pourtant, il s’agit là peut-être de l’alimentation de demain, puisque cette viande in vitro répond à plusieurs problématiques futures. En 2050, nous serons 9,8 milliards d’habitants sur la planète. Aujourd’hui déjà, 60 milliards d’animaux sont abattus annuellement pour leur viande, mais avec la hausse démographique que nous connaitrons d’ici à 2050, ce nombre pourrait aller jusqu’à doubler… La viande in vitro pourrait donc permettre d’éviter cela, tout en ayant un impact positif sur l’environnement (bien que l’impact ne soit à ce jour pas quantifiable en cas de production de masse). Reste que jusqu’à aujourd’hui, sa production reste confidentielle et son prix exorbitant

C’est pourquoi Mosa Meat, une spin-off de l’Université de Maastricht, a annoncé avoir levé 7,5 millions d’euros de fonds en vue de commercialiser de la viande in vitro dès 2021. La start-up néerlandaise est celle justement qui présentait le tout premier burger in vitro voici 5 ans à Londres. « Il s’agit du premier investissement dans une entreprise européenne de viande in vitro. Cela place l’Europe sur l’échiquier de la prochaine génération de production de viande » souligne la société.

Mosa Meat utilisera les fonds pour mettre au point un processus de production end-to-end en vue d’en réduire significativement les coûts. A terme, la société entend disposer d’une usine pilote de production pour l’introduction, en 2021, de son produit premium.

Bell Food et M Ventures pour partenaires

Parmi les investisseurs, on retrouve le producteur suisse de viande Bell Food Group et la société d’investissement M Ventures. « Nous sommes ravis d’unir nos forces avec M Ventures et Bell Food Group pour créer l’avenir de la viande » déclare Peter Verstrate, CEO de Mosa Meat. « M Ventures apporte une solide expérience dans le financement de sociétés à vocation scientifique comme la nôtre et a apporté une valeur ajoutée considérable tout au long du processus de collecte de fonds, tandis que le Groupe Bell Food apporte une forte valeur ajoutée en aval dans la transformation et la distribution de la viande. Il s’agit, selon nous, d’une collaboration parfaite ».

« Remplacer la production traditionnelle de viande par de la viande cultivée aurait un impact énorme sur la production de viande en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cela libérerait une grande quantité de ressources qui sont aujourd'hui utilisées pour la production de viande dans le monde entier et complètement perturber l’industrie non-durable et vieillotte actuelle » souligne Alexander Hoffmann, directeur de M Ventures.

« La demande de viande monte en flèche et, à l'avenir, l'élevage ne suffira pas à lui seul », a déclaré Lorenz Wyss, CEO du groupe Bell Food. « Nous croyons que cette technologie peut devenir une véritable alternative pour les consommateurs soucieux de l'environnement, et nous sommes ravis d'apporter notre savoir-faire et notre expertise du secteur de la viande dans ce partenariat stratégique avec Mosa Meat ».

Rien ne permet à ce jour toutefois de connaitre la valeur qu’atteindra la viande in vitro d’ici 2021.