CEO de Mestdagh depuis le 1er mars dernier, Fabienne Bryskère a, durant ses sept premiers mois à la tête du groupe, été occupée par deux chantiers de grande envergure. La gestion de crise bien évidemment, mais également la signature du nouveau contrat de master franchise, qui lie Mestdagh à Carrefour… jusqu’en 2030. L’ancienne CEO de Multipharma évoque avec Gondola la gestion d’un navire de 85 magasins Carrefour Market répartis à travers la Wallonie et à Bruxelles.

En prenant la tête de Mestdagh le 1er mars dernier, Fabienne Bryskère n’avait pas imaginé devoir courir autant de lièvres à la fois. Certes, cette Bruxelloise de 56 ans avait déjà la délicate tâche de prolonger le chantier entamé par l’ancien CEO Guillaume Beuscart, arrivé fin 2017 après une gestion 100 % familiale, dernièrement sous l’impulsion d’Eric et John Mestdagh. Le premier challenge de Fabienne Bryskère était, sur le papier, d’assurer la continuité et de refixer un socle solide après quelques années de turbulences. Regardons dans le rétroviseur. En 2010, le groupe Carrefour opérait la “fusion du siècle” en rachetant Promodès, propriétaire des enseignes Continent, Champion, Shopi et Dia, entre autres. La famille Mestdagh, qui exploitait jusque-là l’enseigne Champion, se voyait “contrainte” de passer sous l’enseigne Carrefour Mestdagh. L’union avec le groupe Carrefour, qualifié à l’époque par les médias de “nouvelle belle-mère que Mestdagh n’a pas choisi”, s’apparentait à un “mariage forcé”, souligne la CEO Fabienne Bryskère. Après un rude plan social en 2018, qui vit la disparition de 360 empois, l’année 2020 annonçait donc l’arrivée de Fabienne Bryskère, désormais à la tête d’un groupe toujours familial qui pèse 2.000 collaborateurs et 85 magasins Carrefour Market (51 magasins intégrés et 34 franchisés) répartis à travers la Wallonie et Bruxelles. Les tâches de l’ancienne CEO de Multipharma étaient déjà planifiées au début du mois de mars… mais c’était sans compter sur l’arrivée de la crise sanitaire. “Mon premier jour au bureau était le 3 mars”, souligne Fabienne Bryskère. “Le 5 mars, nous avons mis en place une cellule de crise avec 10 personnes et nous avions dans la foulée commandé 40 ordinateurs portables pour organiser le télétravail. Cette gestion m’a occupée prioritairement jusqu’au mois de juin”.