Certaines entreprises belges ont la cote à l’international. C’est le cas d’ACTITO et sa plateforme agile de marketing automation. Leader sur son marché dans le secteur du retail, de l’automobile, des médias, de la banque et de l’assurance, ACTITO dispose d’une filiale en France, une présence aux Pays-Bas ainsi que des clients basés entre autres en Asie, aux Etats-Unis et en Nouvelle Zélande.

Dans un secteur en pleine mutation, ACTITO, fondé en 2000, continue son expansion. Elle emploie 70 personnes et maintient une croissance de 20 à 30% par an. Nous avons demandé à Benoît De Nayer (fondateur et directeur) et Eric Godefroid (directeur ACTITO Belgique), les raisons de son succès et ses défis pour l’avenir.

« En nous retournant sur les années parcourues, nous pouvons dire aujourd’hui que nous avons été une entreprise pionnière, assise sur un concept totalement novateur », explique Benoît. « Dès le départ, nous avons voulu faciliter un maximum le travail du client à savoir le marketer d’une société. Cela s’est manifesté par un logiciel avec interface très intuitive et donc simple d’utilisation, en SaaS (Software as a Service, dans le cloud si vous préférez). Aujourd’hui cela paraît banal, mais il y a 15 ans, je vous assure que cela ne l’était pas. »  Pas besoin de set-up compliqué, ni de formation longue et fastidieuse. Et comme en général, les marketers quittent la société qui l’emploie après 2 ans, cette simplicité représente un avantage non négligeable.

Concrètement, la plateforme ACTITO automatise tous les process marketing, sur base de données pertinentes. Comprenez une application pour gérer des SMS, l’envoi d’e-mails, ceci afin de générer de l’acquisition, du cross-selling… Permettre donc au client de passer du big data au smart data et surtout, devenir customer centric.  Pour ce faire, ACTITO se base sur 3 piliers. Le premier étant le captage de la donnée intelligente (par exemple, le comportement du client sur le web, ses habitudes d’achats, le pourquoi et le quand de ses annulations de son panier d’achat…). Le deuxième est la capacité à fabriquer des campagnes avec un contenu automatisé en fonction de la bonne personne (mail, print, sms, push notification…). Enfin, la troisième reprend le « Marketing Intelligence & Analytics » (donner la possibilité au marketer de comprendre les entonnoirs de conversion entre l’activation et les ventes).

Même si l’interface est simple d’utilisation, ACTITO s’est vite rendu compte qu’il fallait accompagner le client. Eric explique : « Le service a toujours été au centre de toutes nos attentions. Le marketing automation reste une matière qui parle aux humains et c’est l’humain qui donne la limite à la technologie. Nos experts, main dans la main avec le client, commencent petit à petit, avec un set up rapide. Ceci afin de tester les meilleures pratiques et construire au fur et à mesure la stratégie la plus performante. Nous travaillons vraiment comme un partenaire avec nos clients ». Ensuite, l’utilisateur peut gérer seul des matières de plus en plus complexes. La plateforme offrant des tableaux de bord permanents, lui permettant de jouer avec des filtres…

Il est vrai que la matière peut s’avérer complexe. Les données sont aujourd’hui de plus en plus vastes et précises à la fois. Le client peut donc se sentir inondé par l’information. Comment faire le tri ? Pas étonnant donc que la plupart des sociétés belges n’exploitent pas aujourd’hui ces smart data. Selon Eric, le défi actuel pour une marque est de détecter les moments clés durant lesquels il faut envoyer la communication, ainsi que retenir les axes de segmentation qui permettront de faire de l’activation différenciée. Le client pourra ainsi définir ses facteurs clés de succès et d’échecs.  « A ce jour, le meilleur effet de levier sur les résultats reste la capacité à adresse les messages marketing au bon moment. En effet, déclencher une campagne pour la bonne personne au bon moment peut quadrupler voire quintupler les chiffres de conversion. »

Et demain ?

Benoît sourit « Le mobile est l‘un des axes principaux de communication, avec l’e-mail et sms (90% taux de lecture). Bien sûr, on ne peut nier le boom de la vidéo. Il s’agit aujourd’hui du média qui vit la plus forte croissance. Mais selon moi, il est encore trop tôt pour l’utiliser. Ce média n’étant pas encore mature, il est difficile dès lors de le monétiser…  Eric continue « La technologie reste un facilitateur et l’évolution que nous vivons actuellement permettra d’augmenter encore cette puissance de facilitation. Nous avons une mine d’or – la quantité des données – et en travaillant de manière continue, par petits pas, the sky is the limit ! Je vois vraiment l’avenir de manière positive. »

Et Benoît de conclure : « L’évolution du digital a supprimé les frontières. Notre société belge est aujourd’hui intégrée dans un marché mondial… C’est assez incroyable.  Mais j’insiste sur la qualité que la Belgique peut offrir : nous avons de très bons développeurs et de fantastiques designers. Et c’est un élément déterminant dans l’élaboration des interfaces qui évoluent vers plus de clarté et de simplicité. »