Il y a les commerçants indépendants qui démarrent leur projet en partant d'une feuille blanche. Et il y a ceux qui reprennent un magasin existant pour lui offrir un nouveau souffle. Nous avons rendu visite au dernier en date parmi ceux-ci, un Intermarché repris, agrandi et boosté par l'énergie de son couple d'exploitants, Florence et Xavier Hocquet.

Il est flambant neuf, cet Intermarché qui vient de rouvrir à Ath en cette première semaine d'octobre. Il n'est pourtant pas tout à fait nouveau : il succède, transfiguré, à un supermarché dont l'équipe d'Intermarché reconnaît avec franchise qu'il ne tournait pas à bon régime. “Il y manquait la présence d'un vrai patron,” commente Florence Hocquet. Et patronne, Florence Hocquet l'est assurément, même si c'est avec le sourire. Le commerce alimentaire, elle y a construit toute sa carrière, en commençant par le terrain, en 1991, lorsqu'elle entra au service de Mireille et Albert Debusschère, le couple qui avait ouvert le tout premier Intermarché belge, à Mouscron. “J'y ai tour à tour été caissière, responsable caisses, responsable fruits et légumes... Je voulais progresser, et l'occasion m'en a été donnée quand mes patrons d'alors ont ouvert un deuxième magasin de 1.000 m2 à Mouscron, dont je suis devenue la directrice. En réalité, dès 1991, je m'étais aperçue que ce métier était fait pour moi, et je m'étais promis d'avoir un jour mon propre magasin. Je viens d'une famille d'indépendants, et le mode de fonctionnement d'Intermarché, géré par et pour des indépendants, me séduisait. Et j'ai fini par franchir ce cap le 12 septembre 2001, le lendemain du drame de New-York, en devenant adhérente”. C'est en 2002 qu'elle reprend ce magasin de Mouscron 2, soutenue par son mari enseignant, mais qui l'épaule à titre complémentaire. Un magasin qu'ils cèderont en 2012. Mais entretemps, ils ont repris en 2009 le magasin de Lessines, qui sera lui-même rénové et agrandi fin 2021 ou début 2022.

Florence Hocquet avoue avoir hésité avant de reprendre le magasin d'Ath. “La concurrence locale est intense, et l'historique du magasin n'était pas très favorable. Quitte à le reprendre, j'ai voulu changer tout, y imprimer ma marque, ce qui est possible dans ce réseau. La surface est passée de 800 m2 à 1.400 m2, celle du parking a été doublée. Et puis le nouveau concept d'Intermarché nous a donné des ailes. J'ai pu me rendre compte de son impact à travers mon implication dans la vie de l'enseigne, via la formule du tiers temps, au sein de la cellule RMS (Relais Métiers Secteurs), qui supervise tout ce qui a trait au commerce, à la tenue des magasins, aux ouvertures... Le concept met vraiment en valeur le frais. A Ath, nous avons maintenu et développé les rayons traditionnels, qui constituaient une déception pour la clientèle. Elle semble aujourd'hui ravie du résultat. Et puis je tiens à ce que les clients collent mon visage sur le magasin. Toute cette semaine de réouverture, je la passe à l'accueil, pour me faire connaître, souhaiter la bienvenue, activer moi-même les cartes de fidélité, offrir une rose aux clientes. C'est ça, l'esprit d'un indépendant, et c'est aussi gratifiant, de ne recevoir que des retours positifs”.

Intermarché Aat

Manifestement, le pari est en effet réussi. Ouvert il y a quelques jours à peine, le magasin fait le plein de visiteurs, sur le parking, et autour des séduisants comptoirs service. De quoi donner le sourire au couple Hocquet, mais aussi à David Barthélémy, lui-même adhérent Intermarché (il exploite les magasins de Nandrin et d'Assesse), et qui consacre son tiers temps au recrutement et à la formation des nouveaux adhérents. “C'est notre réseau tout entier qui est en projet, tant nos adhérents sont convaincus par le nouveau concept commercial. Enormément de choses ont changé en 4 ou 5 ans chez Intermarché : la structure commerciale, le folder, l'activité promotionnelle, la place du frais, le positionnement prix, la gamme, le concept, un 2ème entrepôt... et la part de marché en hausse constante ! Nos collègues Mousquetaires français saluent nos performances. En tout cas, dans cette nette évolution de notre enseigne, nous ne commettrons pas l’erreur de croire trop vite qu’on y est arrivés : on est déjà en train de se remettre en question pour le futur. Et pour ce qui est de mon propre domaine de compétence à la centrale, pour les nouveaux adhérents, nous avons aussi transformé l'approche, retravaillé complètement le parcours de formation, pour mettre en place un véritable coaching. Pour que chaque nouvelle ouverture ou reprise soit un succès, comme ici à Ath”. I  Christophe Sancy

Gondola Magazine

Cet article a été publié dans l'édition d’octobre du Gondola Magazine. Curieux de lire d'autres articles ? Abonnez-vous vite !

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