Foodwatch tire la sonnette d’alarme. L’ONG de défense des consommateurs avertit sur la présence massive de pesticides dans nos produits quotidiens : Farine, pain, pâtes, maïs, avoine … Il serait grand temps de changer la donne, exprime l’ONG. 

L’analyse de la base de données de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) révèle que 837 produits céréaliers sur un échantillon de 2.234 contiennent un ou plusieurs pesticides, soit 37 % des produits testés et que 1.215 résidus de 65 différents pesticides ont été détectés dans les produits contaminés. 

Foodwatch survey
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Foodwatch

La moitié des terres arables européennes sont consacrées à la culture des céréales. Sur ces 52 millions d’hectares consacrés aux céréales comme le blé ou le maïs, chaque hectare reçoit 4 à 6 traitements de pesticides pendant la saison de croissance des plantes. Pour Foodwatch, c’est “une énorme quantité de pesticides qui est utilisée chaque année au péril de la santé des hommes, de la biodiversité et de l’environnement”. Il serait donc temps d’agir. La solution de Foodwatch est simple, claire et nette : renoncer aux produits qui contiennent des pesticides sur les vastes superficies consacrées à la culture de céréales : “Un système alimentaire durable, sans pesticides, est possible”, écrit Foodwatch, “la pratique généralisée d'une agriculture sans pesticides contribuerait à préserver l'intégrité des sols, à protéger les nappes phréatiques et à préserver la qualité de l'air, ce qui profiterait à la fois aux humains et à l'environnement”.

Foodwatch a également mené une enquête auprès de 20 distributeurs en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et 1 détaillant en Suisse. Dans son rapport, elle conclut qu’aucun des distributeurs consultés n'a de stratégie pour la biodiversité qui engloberait la totalité de la production céréalière liée aux produits qu’il vend, même si Migros en Suisse semble déployer un programme de céréales sans pesticides à large échelle. Selon l’ONG, la communication dite “verte” des distributeurs devrait donc s’attaquer aux pesticides présents dans leurs produits à base de céréales. 

L'ONG insiste aussi sur les alternatives et solutions possibles. Au niveau de l’agriculture, elle promeut, entre autres, l’utilisation d’engrais verts, le choix des variétés plus robustes ou encore l'élargissement des espacements entre les rangs ainsi que l’abandon des régulateurs de croissance. Au niveau politique, elle incite à la formation des agriculteurs, la mise en place de subventions et d’incitations financières, la baisse des limites des résidus de pesticides autorisés ainsi que l’application d’une taxe européenne sur les pesticides. Foodwatch demande aussi aux distributeurs de s’engager à adopter une politique d’achat privilégiant les produits “sans pesticides”, à éliminer les pesticides de toutes les gammes de céréales ainsi que d’assurer la transparence du processus grâce aux informations sur les produits. Enfin, pour Foodwatch, la pression des consommateurs est un moteur essentiel de changement qui pourrait avoir un impact dans ce changement qu’elle défend.