La crise du pouvoir d'achat frappe le porte-monnaie des Belges : six Belges sur dix achètent aujourd'hui plus souvent des marques de distributeur et la moitié d'entre eux prévoient de fêter Noël plus sobrement. C'est ce que révèle une étude commandée par l'agence de communication BBDO Belgium. Par ailleurs, un Belge sur deux s'attend à ce que la crise dure au-delà de 2024.

Une récente étude réalisée auprès de 1.000 Belges, par le bureau d'études de marché BUFFL et pour le compte de l'agence de communication BBDO Belgium, montre que nos compatriotes sont fortement touchés par la crise actuelle. Pas moins de six Belges sur dix déclarent avoir ressenti les hausses de prix "extrêmement durement" au cours des derniers mois, et cela concerne surtout les femmes, les personnes à revenu faible ou moyen et les personnes âgées. En Wallonie, les personnes qui se sentent touchées sont plus nombreuses qu'en Flandre. Seuls cinq pour cent des Belges ne ressentent que peu ou pas d'impact de l'inflation.

Pour garder la tête hors de l'eau, un Belge sur trois cherche activement un revenu supplémentaire. Les consommateurs sont également très inquiets pour l'avenir : la moitié des personnes interrogées pensent que la crise actuelle durera au moins jusqu'à l'hiver 2024, voire qu'elle ne se terminera jamais. Seuls 13% sont optimistes et pensent que la crise sera terminée d'ici l'été prochain.

Les Belges achètent plus souvent des marques de distributeur

Il était déjà clair que les consommateurs optent de plus en plus pour des produits moins chers, ce que confirme également l'enquête de BBDO Belgium. "Aujourd'hui, plus de six Belges sur dix achètent plus souvent qu'avant du private label au supermarché. Les acheteurs qui se tournent vers les marques de distributeur le font principalement pour le lait et les yaourts (65 %), les pâtes (56 %), l'eau (51 %), les biscuits (53 %) et le fromage (53 %)", indique l'étude. Pour les produits de lessive, les boissons non alcoolisées et le chocolat, moins d'un tiers passe aux marques de distributeur. Les buveurs de bière sont les clients les plus fidèles des marques de distributeur : seuls 7 % d'entre eux ont troqué leur(s) marque(s) de bière habituelle(s) pour une marque de distributeur.

Il est intéressant de noter que de nombreux Belges déclarent qu'ils continueront à acheter des marques de distributeur, même après la crise. 90 % disent qu'ils ne reviendront jamais aux marques pour au moins une catégorie de produits. Les plus populaires sont encore les chips, le lait et les yaourts, les biscuits, les pâtes et l'eau. De plus, les vacances qui s'annoncent ne suffisent pas à briser cette tendance. Un Belge sur deux déclare qu'il fêtera Noël plus sobrement.

"Cette crise touche la quasi-totalité de la population et son impact se fera sentir pendant longtemps. Cela s'applique en particulier à notre consommation d'énergie, mais aussi aux achats quotidiens au supermarché", explique Fons Van Dyck, stratège de marque et responsable de Think BBDO. "Toutefois, nous nous attendons à ce que les dépenses importantes et les dépenses de loisirs et de divertissement, qui sont également sous pression actuellement, atteignent à nouveau un pic prochainement."

"Le prix des produits durables doit baisser"

Bien que les consommateurs soient plus attentifs aux prix, ils attachent toujours une grande importance à la durabilité. Deux tiers des personnes interrogées s'attendent à ce que des mesures soient prises aujourd'hui pour lutter contre le réchauffement climatique, sans délai. Pour cela, ils se tournent principalement vers l'Union européenne (20%), les entreprises internationales (18%) et le gouvernement belge (17%). "Avant tout, les Belges s'attendent à ce que le prix des produits durables baisse, pas moins de deux Belges sur trois sont d'accord avec cette affirmation. La moitié des Belges souhaite également se voir obligés de faire des choix durables, par exemple en interdisant les emballages en plastique", poursuit l'étude. Mais tout le monde n'est pas aussi positif : pas moins d'un Belge sur cinq estime que nous ne pouvons plus arrêter le changement climatique.