Une douche froide pour les analystes boursiers: là où ils s'attendaient à voir le N°2 mondial de la distribution annoncer pour son premier semestre 2011 un bénéfice modeste de 31 millions d'euros, le groupe a lancé mardi un avertissement sur résultats qui fait état d'une perte nette de 249 millions sur la même période. Dans ce contexte, la filiale belge, qui fut longtemps le moins bon élève, confirme des résultats encourageants après la restructuration. C'est désormais la France (40% du chiffre total) qui préoccupe: les ventes sont en panne (-0,2%), le résultat bénéficiaire s'effondre. Un constat qui pousse Lars Olofsson à ne pas prendre de gants pour stigmatiser les erreurs commises dans un passé récent. Et qui ont valu à James Mc Cann, ex-transfuge de Tesco et responsable du marché français, de se voir limoger en mai dernier (il a entretemps trouvé asile chez Ahold). James Mc Cann avait lancé beaucoup de chantiers à son arrivée chez Carrefour, et peut-être trop, à en croire Lars Olofsson, qui veut manifestement rendre de l'autonomie de décision aux magasins: " On essayé de faire trop, trop vite. Le management de France a surchargé les équipes de travail. Ce qui a été amplifié par la décision de sur-centraliser l’organisation. […]«On ne peut pas tout centraliser. C’est juste impossible […]. Si vous connaissez quelqu’un qui peut prendre des décisions pour le million de clients qui nous fréquentent tous les jours, présentez-le moi je l’embauche » Le patron du groupe juge aussi sévèrement la décision prise de mettre l'accent sur la promotion en laissant filer les prix en fond de rayon. Le nouveau responsable du marché français, Noël Prioux, est donc invité à réduire prioritairement l'écart concurrentiel avec Leclerc. Et de relancer la machine avec un plan de relance baptisé "reset" - tout un programme - qui devra aussi veiller à corriger d'autres paramètres, tel que le taux de ruptures en rayon, donné pour 7% en alimentaire, et 18% en non-food !