Carrefour a annoncé vouloir intégrer des caisses self-checkout dans tous ses hypermarchés d’ici les deux prochaines années. Une annonce qui a été faite lors du Conseil d’entreprise de Carrefour le 31 janvier et qui n’a pas manqué de faire réagir les partenaires sociaux.

Pour répondre à l’attente des consommateurs en termes de facilité, de rapidité, de respect de la vie privée et de gain de temps, Carrefour Belgique annonce vouloir installer des caisses self-checkout dans tous ses hypermarchés. Un investissement qui fait partie de son plan de transformation.

D’autres enseignes l’utilisent couramment en Belgique depuis plusieurs années, mais ce n’était jusque-là pas généralisé dans le cas des Hypermarchés Carrefour. Récemment, le retailer mettait en place la file unique dans ses hypers en vue d'améliorer le flux en caisses (c'est notamment le cas de l'hyper de Zemst). D’ici deux ans, les consommateurs des hypers Carrefour pourront choisir de scanner eux-même leurs achats et payer par carte (débit, crédit, chèques-repas,…), sans contact (Google Pay et NFC) ou en espèces. Ils pourront ainsi choisir entre le self-scan, la caisse traditionnelle et le self-checkout.

 

« Plus de caisses self-checkout à la place de seulement quelques caisses »

« Le client aurait également plus de caisses à sa disposition. En effet, on peut installer beaucoup plus de caisses self-checkout à la place de seulement quelques caisses traditionnelles » souligne le retailer. Une déclaration qui n’a pas manqué de faire réagir les partenaires sociaux. « Plus concrètement, la direction veut aboutir à une polyvalence totale et une simplification des tâches qui permettront de réduire le personnel. Ceci passera par exemple par l’installation de self check out (où le client scanne lui-même ses courses) de l’ordre de 6 à 14 par magasin, par un process coffre 1 fois par semaine, etc. » déclare le SETCa.

De son côté, Carrefour se dit convaincu que les caisses self-checkout présentent des avantages pour ses hôtes(ses) de caisses. « Puisqu'un collaborateur peut assister les clients, si nécessaire, à plusieurs caisses en même temps, Carrefour pourrait dès lors enrichir le  contenu de sa fonction. Notons à cet égard, et cela à son importance, que ce changement permettrait une meilleure ergonomie et que cette polyactivité entraînerait une simplification dans l’élaboration des plannings. De ce fait, les collaborateurs disposeraient de leurs horaires 6 semaines à l’avance, au lieu de 3 actuellement ».

 

« Suppression de 12.000 heures dans les hypers »

D’autres sujets ont été abordés au cours du Conseil d’entreprise de Carrefour. Selon le SETCa, le plan de transformation Carrefour 2022 prévoit la suppression de 12.000 heures dans les hypermarchés. « Cela reviendrait en moyenne à 10 effectifs temps plein par magasin, soit pour les magasins les plus touchés jusqu’à 24 personnes à temps partiel en moins… »

Dans le courant du mois de février, la direction fera le tour des magasins qui ferment ou dont le volume sera réduit afin de rencontrer les travailleurs et de vérifier les alternatives possibles.

« Pour les services centraux, le nombre de personnes qui perdent leur emploi par service est connu mais pas les postes. Dans le même temps, la rencontre d’aujourd’hui n’a révélé aucun élément concret sur un plan commercial digne de ce nom ni aucun plan sur la digitalisation à part l’introduction de self scanning… Pour les travailleurs, l’incertitude est toujours bien présente tant dans les magasins qu’au siège central. C’est à nouveau le même suspense malsain qui persiste, ce que nous déplorons » conclut le SETCa.

 

"513 suppressions d'emploi liées aux nouvelles technologies et à la nouvelle organisation des hypers"

Selon la CNE, « 513 suppressions d’emploi sont liées aux nouvelles technologies - essentiellement l’installation de ces self-checkout -, mais aussi à l’organisation nouvelle dans les hypermarchés: 238 en Wallonie, 100 à Bruxelles et 175 en Flandre. A ces chiffres, s’ajoutent ceux des hypermarchés de Haine-Saint-Pierre (appelé à devenir un market) et de Belle-Ile (appelé à disparaitre) : 66 suppressions d’emplois dans le premier, et 140 dans le second.

Le prochain Conseil d’entreprise aura lieu le 7 février prochain.