Be-Here, le nouveau projet de pôle d’activités économiques bruxellois a ouvert ses portes ce 14 mai. Celui-ci se veut ambitieux et rassemble, dans un bâtiment à haut potentiel, des sociétés, souvent jeunes, à la philosophie commune. A terme, il pourrait bien devenir le haut-lieu de l’alimentation durable, sociale et éco-reposable. Tout un programme, sur lequel nous ne manquerons pas de revenir dans le futur.

Bâtiment historique, le Byrrh sort de terre en 1925, époque durant laquelle l’apéritif qui s’y voit conditionné est particulièrement en vogue. S’il connaitra un succès fou dans les années 30 durant lesquelles il est même l’apéritif le plus consommé au monde, il tombe pourtant en désuétude dans les années 60. Le lieu est alors abandonné, mais sa façade, ses verrières et ses toitures se voient finalement classées en 1997. 10 ans plus tard, le CPAS de la ville de Bruxelles en fait l’acquisition afin d’y développer un projet de pôle d’activités économiques urbaines. Il faudra encore attendre 12 ans pour que ce bâtiment renaisse de ses cendres, bien que seules 2 années auront suffit à l’accomplissement des travaux, pour un résultat surprenant. Car il faut le souligner, le bâtiment situé à deux pas du canal et de Tour et Taxi a aujourd’hui fière allure, et ce qui se trame à l’intérieur a un haut potentiel!

Nom de code? Be-Here.

Le projet Be-Here s’inscrit dans un environnement en plein renouveau. Ce quartier autrefois délaissé bouge aujourd’hui de tous les côtés et les projets culturels et économiques ne manquent pas à l’appel. L’idée est ambitieuse: Be-Here a pour objectif de devenir un pôle d’activités aux accents durable, social et éco-reponsable, s’appuyant sur un modèle qui a déjà fait ses preuves à Bruxelles, celui de l’Atelier des Tanneurs. Peu surprenant dès lors de retrouver en son sein les instigateurs de ce modèle.

Sur une surface de plus de 9000m2, le bâtiment industriel emblématique accueillera une quinzaine de sociétés. Ce lieu, qui a également l’objectif de devenir un véritable lieu de vie ouvert aux habitants du quartier et d’ailleurs, rassemblera ainsi en son sein un marché bio (Terrabeo), une brasserie (La Source), un producteur de chocolat (Nao), un torréfacteur de café (Histoire d’un café), une biscuiterie (Mad Lab) et bien d’autres choses encore. Le tout dans une philosophie éco-responsable, faisant notamment part belle à l’économie circulaire. Pour l’exemple, des crackers y seront confectionnés à partir des drêches de la brasserie La Source.

A ce jour toutefois, seul le marché bio, qui se situe au fond de l’impressionnante agora où se dérouleront toute sorte d’événements (on nous prédit déjà des dégustations, des actions de sensibilisation au zéro déchet, ou encore des ateliers pour les enfants, Ndlr.), est ouvert. Qu’à cela ne tienne, Gondola est partie à la découverte de celui-ci et ne manquera pas de revisiter les lieux en septembre, lorsque, on nous le glisse à l’oreille, la plupart des enclos aujourd’hui fermés ouvriront grand leurs portes aux visiteurs curieux, amateurs de bons produits!

Terrabeo, fusion des Tanneurs et de BE O

Il y a de cela quelques semaines, sans que cela ne fasse grand bruit, deux acteurs belges du bio nouaient leurs forces. Il s’agit d’un côté de Terrabio, célèbre pour son marché bio, l’Atelier des Tanneurs situé dans les Marolles, et de BE O, petite chaîne bio flamande qui s’étend à grande vitesse. Très logiquement, la nouvelle société répond aujourd’hui au nom de Terrabeo. Le marché s’attend à accueillir dans ce nouvel espace qu’est Be-Here environ 800 personnes par jour en week-end et 500 en semaine d’ici 2 ans.

Cette fusion prend tout son sens dans ce projet. C’est d’ailleurs au sein même de Be-Here que prendra place la centrale d’achat de Terrabeo. Intégrée sur une superficie de plus de 600m2, celle-ci alimentera l’ensemble des 5 marchés bio de Be O et Terrabio. L’objectif principal est d’optimaliser la logistique de la nouvelle société, tout en garantissant des produits de qualité et en offrant les prix les plus justes tant envers les consommateurs qu’envers les producteurs. Mais d’autres acteurs pourraient-ils se joindre à eux? Henri Vercruysse, co-fondateur de BE O, ne ferme aucune porte. « Nous n’avons pas l’ambition de devenir un grossiste en produits bio, mais nous restons ouverts à d’autres acteurs. Nous nous concentrons aujourd’hui sur l’optimalisation de notre logistique. Terrabio et BE O sont amis de longues date. Nous proposons la même gamme restreinte (300 produits, Ndlr.) et nourrissons les mêmes valeurs. L’alliance était tout à fait logique ».

Jusque-là Terrabeo dispose de 5 marché bio : 2 à Bruxelles, 1 à Gand, 1 à Nevele et 1 à Anvers. Aucun donc en Wallonie, mais une nouvelle fois, on nous l’assure aucune porte n’est fermée. « Nous entretenons également de bonnes relations avec des acteurs du bio en Wallonie. Si cela se fait, nous réfléchirons à ce qu’il est possible de faire ensemble, plutôt que d’entrer avec eux en concurrence » nous indique Henri Vercruysse, tout en précisant qu’une concurrence peut parfois être bonne, puisqu’elle pousse à l’innovation. Et la société entend d’ailleurs prochainement se moderniser, notamment par le biais de l’e-commerce. « Le prochain grand projet de Terrabeo se fera sur le plan digital. Nous sommes actuellement en pleine phase de développement » souligne notre interlocuteur.

Le marché ouvrira ses portes du mardi au vendredi de 11h à 19h et les samedis et dimanche de 10h à 16h. A noter que chacune des sociétés présentes ici disposerons de leurs propres horaires. Il sera ainsi possible d'y déguster une bière en soirée ou d'y boire un café la matin.