Via sa branche immobilière Ceetrus, Auchan a sécurisé des centaines d’hectares autour d’une cinquantaine de sites français pour en faire des fermes urbaines. C’est du moins ce qui ressort des informations auxquelles nos confrères LSA ont eu accès.

Auchan entend accélérer le rythme en matière de fermes urbaines. Le retailer possède, via sa foncière Ceetrus, des centaines d’hectares de terres agricoles autour de ses sites, en dehors de Paris et de sa région. Celles-ci ont pour dessein d’être exploitées sous forme de fermes urbaines étroitement reliées à ses points de vente. Malgré une politique visant à promouvoir l'agriculture urbaine dans la capitale, si Paris et la région parisienne ne sont pas concernés dans ces plans, c’est là, explique LSA, le fait du coût et de la rareté du foncier sur ces zones.

Chacun de la cinquantaine de sites concernés occuperait une centaine d’hectares. L’objectif est d’y intégrer une production et des variétés locales cultivées dans le respect de l’environnement, en bio lorsque cela est possible, pour une commercialisation dans le point de vente le plus proche. Selon LSA, le retailer entendrait aussi intégrer un caractère social à l’initiative, via par exemple des parts symboliques dans ces productions ou des événements pédagogiques. « Le principe est d’être 100% local avec une ferme à côté du magasin, qui proposera des variétés locales de produits de saison, cultivés sur place par et pour des gens du coin » déclare Auchan à LSA. Les produits devraient quant à eux être commercialisé sous une marque spécifique dédiée, soulignent encore nos confrères.

Un phénomène mondial

Si le projet impressionne par la taille dans un pays comme la France, il n’est pour autant pas nouveau. De plus en plus de retailers dans le monde étudient et mettent en place ce type d’infrastructure. A ce jour, on parle d’un total de 70 millions d’hectares consacrés à l’agriculture urbaine.

Ainsi, à l’horizon 2030, Paris ambitionne un total de 30 hectares dédiés à l’agriculture urbaine. Chez nous, GoodFood, projet porté par Bruxelles Environnement et la cellule Agriculture du SPRB, milite pour intégrer l’agriculture dans les projets immobiliers bruxellois et espère en arriver à ce que 30% des fruits et légumes soient produits en ville à l’horizon 2035. On estime à 600 hectares la surface de toitures susceptibles d'accueillir des cultures en serre à Bruxelles, soit 3,6% du territoire régional bruxellois. Bien entendu, il serait difficile de convaincre la totalité des propriétaires d’investir dans l’agriculture urbaine pour le bien de la communauté, mais en Belgique aussi, les consciences s'éveillent peu à peu et les projets se multiplient. On pense notamment à la Ferme Abattoir d’Anderlecht, au potager urbain de Delhaize sur le toit de son magasin ixellois ou encore à Peas & Love, sur la toiture du magasin Caméléon de Woluwe-Saint-Lambert.

Un large dossier traitait du sujet des fermes urbaines dans l'édition de mai du Gondola Magazine. Vous n'êtes pas encore abonné? Cliquez ici!