Tom&Co, indépendante depuis 2016, a suivi depuis lors un sacré parcours d'obstacle pour pouvoir trouver place dans son nouveau foyer. L'enseigne révèle aujourd'hui un tout nouveau concept commercial qui rompt avec les principes classiques de la grande distribution. Logique: cette catégorie si émotionnelle méritait bien une enseigne spécialiste qui le soit tout autant, et revalorise le service et l'expérience en magasin, à l'heure où se développent les offres en ligne. Rencontre avec Thierry le Grelle, nouveau CEO de Tom&Co, et Gwenaël Hanquet, qui dirige Minale Design Strategy, l'agence de design qui a signé le projet.

L'histoire récente de Tom&Co est d'abord celle d'une émancipation. Fondée en 1991 par le Groupe Delhaize, sur l'insistance - visionnaire, souligne Thierry le Grelle - de Pierre-Olivier Beckers, l'enseigne a quitté celui-ci en 2016, au moment ou la maison-mère fusionnait avec Ahold. Un contexte que Thierry le Grelle a bien connu, puisqu'il était encore à cette époque banquier d'affaires chez Lazard, un leader mondial en matière de conseil financier, de gestion d'actifs, et de fusions et acquisitions. Il y conseillait notamment Delhaize, dans le contexte de la fusion avec Ahold. Est-ce là qu'il contracta le virus du commerce ? “Il y avait déjà longtemps que je voulais donner libre cours à ma fibre d'entrepreneur. Mais il fallait encore que ce soit dans un domaine que je puisse comprendre et maîtriser. Le commerce, c'est malgré tout plus accessible que la chimie, par exemple.”

Chez Delhaize, Thierry le Grelle fait la connaissance de Lionel Desclée, qui y pilotait le réseau d'affiliés, mais qui avait aussi dirigé Tom&Co. Le courant passe bien, et le commerçant confie au financier qu'il aurait bien besoin d'un expert tel que lui pour concrétiser son ambition : reprendre l'enseigne d'animalerie. “Il y avait une évidence. Dans le nouveau groupe Ahold-Delhaize, la Belgique ne représentait elle-même plus que 15% du chiffre d'affaires. Une enseigne comme Tom&Co devenait alors vraiment étrangère à son core business.”