L’an dernier, les entreprises et les supermarchés ont offert un nombre record de produits gratuits. C’est ce qui ressort des chiffres fournis par Nielsen sur demande de Gondola. Au total, cela représente plus de 600 millions d’euros, soit une hausse de plus de 25% par rapport à il y a deux ans.

La Belgique est un pays où les promotions sont monnaies courantes. Plus que dans de nombreux pays, il s’agit là d’un moyen privilégié de séduire les consommateurs en vue de leur faire acheter des produits ou de les attirer en point de vente. Les chiffres de Nielsen parlent d’eux-mêmes: cette année, plus de 600 millions d’euros de produits ont été gracieusement offerts. On parle ici des promotions de type 1+1 ou 2+1 gratuit. « Le nombre de cadeaux promotionnels est lié à la forte concurrence qui sévit sur le marché belge. Les marques et les retailers en font usage pour attirer ou fidéliser leur clientèle », explique Pierre-Alexandre Billiet, CEO de Gondola. « Les promotions agissent comme un déclencheur, pour attirer l’attention, pour lancer un produit sur le marché ou pour prolonger le cycle de vie d’un produit. La  durée de vie moyenne d’un produit est de deux ans. Avec des promotions, vous pouvez y ajouter 12 mois, selon le type de produit ».

Toutefois, offrir des produits comporte aussi son lot d’inconvénients entrainant le risque d’entrer dans un cercle vicieux. « Aujourd’hui, on ne fait se lever personne pout une réduction de 10%. Ce n’est la que le début, et les consommateurs s’y adaptent. Les promotions fonctionnent, mais les consommateurs abandonnent tout aussi rapidement un produit en promo lorsqu’un autre se présente. Il y a également une autre composante: si vous offrez trop, la perception de valeur du votre marque diminuera. Et puis il y a aussi un aspect financier. Le manque à gagner sur une promotion est généralement réparti entre la marque et le retailer, ce qui rend la perte supportable. Avec une promotion 1+1, vous devez vendre deux fois plus pour réaliser le même chiffre d’affaires. Aux Pays-Bas, on voit parfois des promotions 1+2, cela est à la fois économiquement et écologiquement injustifiable ».

Les Belges sont très sensibles aux promotions, selon Pierre-Alexandre Billiet. « Comme l’a dit Todd Hale de Nielsen: poor people need low prices, rich people love low prices. Seuls 10% de la population belge a réellement besoin des promotions pour survivre. Pour le reste, c'est plus un jeu, et pour certains même une phobie. En Belgique, il y a environ 1000 cas de dépendance pathologique à toutes sortes de promotions : des personnes qui participent à tous les concours promotionnels, organisent leur vie entière en fonction de toutes sortes de promos, ... Il existe également un site web spécialisé, tel que www.facealacrise.be, qui guide les gens à travers l'éventail des promotions proposées et les aide à vivre une vie moins chère".