Lundi 19 mai, on apprenait que l’Autorité belge de la Concurrence avait procédé à une série de perquisitions dans le secteur de la grande distribution. Carrefour nous confirmait alors contribuer à l’enquête en cours en livrant les informations demandées, mais on ignorait encore quelles étaient les autres enseignes concernées. On apprend aujourd’hui, dans les colonnes de nos confrères de De Tijd, que des perquisitions ont également eu lieu chez Provera.

Fin de l’année dernière Carrefour et la centrale d’achat Provera Belux annonçaient la création d’une alliance à l’achat pour la Belgique et le Luxembourg. Cet accord existait déjà en France depuis fin 2014, mais l’alliance en Belgique ne fut officialisée qu’en janvier 2019. Depuis le 1er janvier 2019, les responsables d’achat de Carrefour Belgique mènent donc les négociations avec les 140 principaux fournisseurs, essentiellement issus des secteurs des produits de grande consommation et du bazar, pour les quelque 800 magasins de Carrefour Belgique, ainsi que pour les quelque 600 magasins belges et luxembourgeois des enseignes adhérentes à Provera, à savoir cora, louis delhaize, Match, Smatch et Delitraiteur.

On apprend aujourd’hui, dans les colonnes de nos confrères de De Tijd, que c’est justement cette récente alliance qui fait l’objet d’une enquête de l’Auditorat de l’Autorité belge de la Concurrence (ABC) dans le cadre de soupçons de pratiques anticoncurrentielles. Si l’ABC refusait de donner davantage d’informations sur les sociétés suspectées, Carrefour nous confirmait très rapidement avoir fourni toutes les informations demandées. « Je peux en effet confirmer qu’une enquête est menée par l’Auditorat de l’autorité belge de la Concurrence, bien que je ne puisse pour l’instant pas donner davantage d’informations sur le sujet. L’enquête est en cours et nous fournissons toutes les informations demandées d’une manière ouverte et constructive. Par ailleurs, je tiens à souligner que Carrefour Belgium mène toutes ses activités commerciales conformément à la loi » nous indiquait en effet Marco Demerling, porte-parole du retailer.

Au lendemain, c’est Provera qui confirme à son tour avoir fait l’objet de perquisitions. « Provera Belux insiste sur le fait qu’elle respecte la législation en matière de pratiques commerciales. L’entreprise est surprise par cette approche, mais coopère pleinement avec les autorités » déclare-t-elle par voie de communiqué.

De Tijd relate un témoignage anonyme d’un fabricant estimant que les deux parties sont allées un peu trop loin lorsqu’elles ont tenté de faire baisser les prix: « Nous travaillons en étroite collaboration avec Carrefour depuis des années et nous organisons des actions promotionnelles. En échange, nous accordons des remises à Carrefour. Nous devons désormais accorder ces remises à Provera, sans aucune compensation. Si nous refusons, nous sommes sanctionnés. Nous disposons d’e-mails et de conversations incriminant Carrefour et Provera ».

Il s’agit pour l’instant d’une enquête qui visera à déterminer si des fautes ont ou non été commises. L’ABC rappelle que le fait de conduire de telles perquisitions ne préjuge en rien l’issue de l’enquête elle-même.