De grands annonceurs britanniques tels que McDonald’s, L’Oréal ou encore Marks & Spencer ont mis fin - du moins temporairement - au contrat qui les lient à Google. En cause? Des publicités parfois très mal placées, sur des vidéos extrémistes en tout genre.

Au Royaume-Uni, Jaguar Land Rover, Halifax, The Victoria & Albert museum et l’Institut Marie Curie ont été les premiers à casser le contrat publicitaire qui les liaient à Google. Depuis lors, ils ont été entre autres rejoint par les services gouvernementaux, Havas (agence qui représente 240 clients), Vodafone, Sky, Marks & Spencer, HSBC, McDonald’s, Royal Mail, la BBC et L’Oréal.

Comment et pourquoi est donc née cette révolte soudaine? C’est une enquête du Times qui révèle que des bandeaux publicitaires s’affichent sur des vidéos haineuses - des nationalistes américains en passant par des discours homophobes ou des vidéos de Daesh - et profitent ainsi directement et financièrement aux auteurs de ces vidéos. Concrètement les auteurs touchent ainsi 6 livres par 1000 vues. Suite à cet article, et bien que d’autres l’avait déjà préalablement fait, de nombreuses sociétés ont pris la décision d’arrêter, ne serait-ce que temporairement, la diffusion de leurs publicités sur Youtube.

Mea culpa

Dans un premier temps, Google avait indiqué être incapable de contrôler les 400 heures de vidéos mises en ligne chaque minute sur sa plateforme Youtube. Mais la société américaine semble avoir changer son fusil d’épaule en présentant hier des excuses et de nouvelles mesures de contrôle. « Nous avons des règles très strictes concernant les endroit où devraient apparaître les publicités sur nos plateformes , et dans la grande majorité des cas, ces règles et nos outils fonctionnent comme prévu. Mais il arrive que cela ne fonctionne pas comme il le faudrait » explique Philipp Schindler, directeur commercial de Google, par voie de communiqué annonçant parallèlement de nouvelles mesures.

Concrètement, Google entend donc adopter une position plus dure à l’encontre des contenus haineux et se montrer plus efficace dans la suppression de la publicité des contenus « agressifs ou harcelants envers des personnes en raison de leur origine, de leur religion ou de leur genre ». Le géant de l’internet a précisé vouloir faire en sorte que les publicités n’apparaissent plus que sur des vidéos participant au YouTube Partner Program. La société entend également donner davantage de contrôle aux annonceurs afin qu’ils puissent décider du type de vidéos et de sites sur lesquels ils souhaitent apparaître. 

S’il paraît compliqué d’assurer que plus aucune publicité n’apparaitra sur ce type de contenu, puisque le système repose sur un algorithme, la polémique semble toutefois avoir permis un renforcement des règles en vigueur dans le chef de Google.

Le Royaume-Uni est le premier marché de Google après les Etats-Unis.