A la rédaction de Gondola, nous savions depuis de nombreux mois que la chaîne française  étudiait son arrivée sur le marché belge, en la préparant méthodiquement: marché, groupes-cibles, opportunités d’implantation… La désignation d’une Directrice de l’enseigne pour la Belgique, Mahaut de Lesquen, ne laissait guère planer de doutes sur les intentions du groupe, à défaut de pouvoir les traduire en agenda concret. Voici à présent que le projet se concrétise avec l’ouverture ce samedi du premier point de vente, à Bruxelles, au N° 18 de la Chaussée de Charleroi, soit à deux pas de la place Stéphanie.

L’arrivée de la chaîne française intervient au moment où le marché du bio semble frémir. Plutôt qu’une concurrence, elle pourrait représenter pour les commerçants bio déjà présents sur la place un renfort, contribuant à développer et évangéliser le marché. Notons aussi que le concept de Bio C’Bon est tout différent de celui exploité chez nous par Bio-Planet, puisque majoritairement basé sur des magasins urbains. En France, le marché du bio est en plein essor, et plusieurs chaînes sont positionnées sur cette promesse: le pionnier La Vie Claire (née en 1946 !), le coopératif Biocoop (leader avec près de 350 magasins), ou encore l’enseigne Naturalia lancée par le groupe Casino.

Mais le phénomène le plus spectaculaire est sans conteste l’éclosion de Bio C’Bon, une chaîne qui a multiplié les ouvertures de points de vente à un rythme effréné depuis ses débuts en 2009, et qui dispose déjà d’un réseau de 97 magasins en France. Dans un marché du bio où les détaillants sont souvent d’abord des militants, Bio C’Bon choisit plutôt la voie du commerce, et casse sans complexe les codes, avec par exemple un panier bio hebdomadaire à 10 euros. L’arrivée de Bio C’Bon à Bruxelles n’a probablement rien d’un fait isolé: le groupe a depuis 2009 sans cesse étoffé son réseau, et le point de vente bruxellois a toutes les chances d’être le premier d’une  plus longue liste. De ce point de vue, l’arrivée d’un acteur aussi ambitieux pourrait bien être un catalyseur pour un pan du marché où, entre Bio-Planet et les détaillants indépendants, on ne trouve encore aujourd’hui qu’une poignée d’enseignes. Difficile pourtant de projeter les plans exacts de Bio C’Bon en Belgique: la chaîne adopte en France une grande discrétion, en ne révélant ni ses chiffres, ni son actionnariat.