Chez Carrefour, les clients réglant leurs achats avec la carte Visa de l'enseigne reçoivent des réductions sur certains produits. Pour Test-Achats, ceci est illégal, mais Carrefour s’en défend. 

Test-Achats a constaté que Carrefour offre des ristournes si le client paie avec sa carte de crédit. Ainsi, il obtiendra 5% de réduction sur un poulet entier, voire 10% sur les viennoiseries à condition… de payer avec la carte Visa de Carrefour. Or, selon l’organisation de consommateurs, lier une réduction à l’utilisation d’une carte de crédit est illégal. L’organisation a par conséquent adressé un courrier à Carrefour lui demandant de cesser cette pratique.

« Pas de réduction »

Selon la chaîne de supermarchés, il n’y a pas l’ombre d’un nuage. « Nous ne pratiquons pas réellement de réduction. La carte Visa de Carrefour est pour nous le moyen de paiement disposant des plus bas coûts de transaction. Ce que nous gagnons ici, nous le rendons donc à nos clients » explique Baptiste van Outryve au Standaard. La carte n’est qui plus est pas réellement une carte de crédit, puisqu’elle dispose aussi d’une fonction de débit, explique Carrefour.

Cora aussi

Mais Carrefour n’est pas le seul food retailer dans le collimateur de Test-Achats… « Plusieurs chaînes de supermarchés encouragent leurs clients à utiliser leur carte de paiement qui est liée à une ouverture de crédit. Ces cartes font l’objet d’une intense promotion. Cora accorde par exemple une réduction de 0,01 EUR par tranche d’achat d’1 EUR en cas d’utilisation de la carte. Or une ouverture de crédit liée à une carte de paiement est extrêmement couteuse : les intérêts peuvent atteindre plus de 14 %. Comme il n’y a pas de plan de remboursement, le crédit risque par ailleurs de se prolonger sur plusieurs années et le consommateur de se retrouver pris dans une spirale d’endettement » indique Test-Achats.

 

Elargissement de la notion de démarchage interdit

« Test-Achats demande depuis longtemps au gouvernement d’être plus sévère face à ce type de démarchages. Certains consommateurs, surtout les plus vulnérables, peuvent y voir un accès facile à l’argent sans mesurer le danger de ces crédits aux taux d’intérêt très élevés. De tels procédés sont contraires à l’esprit de la loi relative au crédit à la consommation qui a pour but de protéger le consommateur. Malheureusement, dans l’état actuel de la législation, ce type de communication n’est pas reconnue comme illégale » explique l’organisation. C’est pourquoi l’organisation de consommateurs demande que la notion de “démarchage interdit” soit élargie pour y inclure ce type de pratiques. Un courrier en ce sens a été adressé au Ministre Kris Peeters.