Chaque semaine, Gondola vous dévoile un portrait d’une personnalité végane, végétarienne ou flexitarienne qu’il a rencontré dans le cadre d’un large dossier paru dans son édition de Février 2019! Aujourd'hui, nous vous emmenons à la rencontre de Julien.

Le 16 janvier 2017, Julien et Sandrine devenaient végétariens. Le chemin vers le véganisme se fait alors de manière progressive. Voici bientôt un an et demi qu’ils ne consomment plus aucun produits issus d’animaux ou de leur exploitation. A cela près que Julien s’accorde pour sa part encore très occasionnellement un petit plaisir coupable, celui du fromage, dont il ne trouve chez nous aucune alternative à la hauteur de ses attentes gustatives.

Le véganisme, ils y sont venus ensemble, mais chacun de façon indépendante et en poursuivant leurs propres convictions. Lui, a eu le déclic en lisant “Faut-il manger les animaux ?” de Jonathan Safran Foer, et principalement par conscience écologique. Elle a particulièrement été touchée par le documentaire Earthlings de Shaun Monson, et poursuit plutôt la logique du bien-être animal. De lectures en visionnages, le couple a acquis la certitude que ce choix est le bon.

Les préjugés ont la vie dure!

Mais le chemin est rempli d'embûches. Lorsque Julien a appris à sa mère qu’il était désormais vegan, elle s’en est inquiétée. “Elle a cru que j’allais perdre tous mes amis, que je n’allais plus pouvoir avoir de vie sociale”, nous confie-t-il l’air amusé. Car il n’en fut rien. “C’est assez simple avec nos amis. Ils comprennent, apprécient ce qu’on leur cuisine, et préparent des plats véganes quand ils nous invitent. C’est peut-être un peu plus compliqué avec nos parents, tout simplement parce qu’ils ne savent pas toujours comment cuisiner sans lait ou sans oeufs…”. Tout le monde bien sûr, ne partage pas la même ouverture d’esprit, et il arrive encore régulièrement à Julien d'être confronté à des préjugés. “Récemment, nous étions à un anniversaire, et, inévitablement, on nous a sorti les mêmes couplets : ‘l’homme a toujours mangé de la viande’, ‘il faut soutenir et penser aux petits producteurs’, ou encore ‘ce n’est pas nous, ce sont les américains’. On nous qualifie même parfois d’extrémistes. En réalité, j’ai l’impression que les gens savent qu’il y a aujourd’hui un problème de consommation, mais qu’ils ont du mal à se passer totalement de viande, alors ils se cherchent des excuses sur lesquelles se reposer pour pouvoir continuer, sans trop culpabiliser”, nous explique Julien.

Pas toujours simple non plus de trouver ce qu’il recherche en magasin, notamment au Carrefour express et au Delhaize du coin. “Il y a de nettes améliorations, mais l’offre n’est pas encore suffisante. Cela dépend aussi d’un magasin à l’autre au sein d’une même enseigne. Le plus gros problème, c’est qu’on trouve très peu de produits non-préparés dans les supermarchés classiques. On trouvera bien des produits hyper-préparés comme des burgers de légumes, mais jamais un tofu de qualité ou des protéines de soja texturées qui, une fois réhydratées, offrent une expérience texturale en bouche proche de celle de la viande. On peut, avec ce type de produits, véritablement cuisiner et assaisonner ses plats selon ses envies, comme le ferait quelqu’un qui achète du blanc de poulet par exemple. Et ce manque d’offre vegan se fait ressentir dans presque tous les rayons. Il est par exemple impossible de trouver des chips - hors sel - qui ne contiennent pas du lait ou d’autres substances animales. Et lorsqu’il y a du fromage vegan, il s’agit de produits industriels qui ressemblent vaguement à des tranches de mozzarella ou de cheddar par la couleur mais dont le goût tire sur la noix de coco.” Il nous cite alors de nombreux autres exemples, comme les bonbons, le chocolat (hors noir), la mayonnaise, les loempia, les giosa, etc.