La ministre de la Santé, Maggie De Block, planche sur la nécessité ou non d’apposer une labellisation simplifiée sur les emballages en vue d’indiquer le caractère sain, ou non, d’un produit. La Belgique s’inspirerait ainsi des pratiques en cours en France et au Royaume-Uni.

En France, depuis le mois d’octobre, les consommateurs peuvent en un coup d’oeil savoir quel produit est sain, quel produit l’est moins. Pour ce faire, ils n’ont qu’à se référer au code couleur apposé sur l’emballage. Les produits à consommer avec modération, au vu de leur caractère peu sain, sont labellisé d’une lettre E rouge. A contrario, un produit sain sera labellisé d’un A vert. Cela fait déjà quelques année maintenant que ce label existe au Royaume-Uni et en Irlande.

Etude du système en Belgique

Cette labellisation serait un succès à l’étranger. C’est pourquoi la Ministre de la Santé étudie aujourd’hui la nécessité d’un tel label chez nous. En effet, de plus en plus de consommateurs s’attardent aujourd’hui sur la composition des produits qu’ils achètent. « Les réglementations européennes n’impose pas de tels labels, mais des initiatives comme celle-ci peuvent aider les gens à poser des choix conscients en matière de nutrition » indique le porte-parole du Ministère de la Santé à Het Nieuwsblad.

L’étude d’un système similaire a pour objectif de déceler l’intérêt envers lui et la faisabilité de son introduction chez nous.

Les app alimentaires ont de plus en plus de succès

Selon la Ministre, il y aurait une forte demande de la population belge envers ce type d’initiative. Elle en veut pour preuve le succès grandissant des applications alimentaires. Ainsi, près de 5.000 Belges utilisent déjà l’app de nutrition Open Food Facts qui permet de connaitre le degré sain de 5.245 produits. L’avantage de ce type d’application est qu’elle permet de savoir pourquoi des produits sont jugés ‘malsains’ (un cola parce qu’il contient trop de sucre, un pot de moutarde parce qu’il contient trop de sel, etc.). Des retailers surfent également sur cette vague. C’est le cas de Colruyt avec son application Smart With Food et son site Rechercheproduit.be.

« Ce système n’est pas assez objectif »

De son côté, l’industrie alimentaire n’est pas enthousiaste. « Ce n’est pas assez objectif. L’huile d’olive peut être labellisée d’une couleur rouge car elle contient beaucoup de graisses, or il s’agit d’une alternative plus saine à d’autres matières grasses. De même les pralines obtiendrait un label rouge, quand tout le monde sait qu’on doit les consommer avec modération » explique Nicholas Courant de la Fevia.

Par contre, la fédération est favorable à la création d’une application permettant de scanner les produits et d’en connaitre les bons et les mauvais côtés. Toutefois, elle devrait, selon elle, être mise en place par le gouvernement avec l’aide de chercheurs indépendants, de sorte que la qualité des informations soit irréprochable. Concrètement, dans l’idéal, la Fevia souhaiterait « une application qui tiendrait également compte de ce que vous mangez tout au long de la journée et de votre profil en vue de délivrer une histoire complète ».