Le 1er juin dernier se déroulait, au Kinepolis Imagibraine, l’un des principaux événement du Groupe Gondola : le Gondola Day. En guise d’introduction à cette journée qui s’annonçait d’ores et déjà des plus inspirantes, plusieurs experts ont partagé, devant un parterre de 600 professionnels, leur vision du marché et de la façon de créer davantage de valeur dans les secteurs du retail et des FMCG.

Share of Life, Chemin vers l’achat et opportunités étrangères

Le message de Megan Clarken, President of Products Leadership & international media chez Nielsen, est clair et sans appel : « Nous ne pouvons attendre que cela se passe, il nous faut agir sur le digital”. Car si le marché online des FMCG ne représente encore que 1,1% du marché total en Belgique, il est appelé à se développer. “Et il n’est jamais bon de rester passif. Nous avons vu ce que cela a donner sur des secteurs tels que la musique ou la vidéo » rappelle l’oratrice. Pour elle, la création de valeur passera inévitablement par trois étapes : Share of Life, le chemin vers l’achat et les opportunités étrangères. Megan développe alors des exemples en chacune des matières.

Pour elle, le meilleur exemple d’entreprise étant parvenue à véritablement faire partie de la vie des consommateurs n’est nulle autre qu’Amazon. « Amazon Prime va bien plus loin que de vous vendre des livres ou des produits, il livre chez vous des produits frais en un temps record, il vous connaît sur le bout des doigts, il produit plus de vidéos originales que nulle autre au monde – en dehors de Netflix – ,il vous permet d’entrer dans un magasin et d’y faire vos achats sans jamais passer à la caisse,… Il est aujourd’hui devenu un assistant personnel et offre une réponse à chacune de vos demandes » précise-t-elle avant d’en arrivé au chemin vers l’achat, pour le quel elle cite notamment Hello Fresh en exemple. « Le chemin vers l’achat se complexifie. Le consommateur lit des reviews, évalue les produits qu’il achète, cherche en ligne de l’inspiration, … Aujourd’hui, le consommateur est devenu un uber shopper. Il vous faut le connaitre, comprendre ce qu’il attend aujourd’hui, mais aussi et surtout demain. Vous ne pouvez plus vous permettre de recycler les mêmes stratégies. Vous devez rechercher des opportunités de croissance jusque-là inexploitées » indique Megan Clarken.

Et si ces opportunités passaient par la Chine? « Vous ne le savez peut-être pas, mais il y a ici et partout en Europe des personal shoppers chargés de répondre à la demande d’une clientèle chinoise à la recherche de produits de luxe. Le marché chinois est l’un des meilleurs exemples en termes d’opportunités étrangères. La classe moyenne chinoise représentera 78% de la population d’ici quelques années et celle-ci est friande de produits européens. Ils recherchent la qualité, la valeur, la sécurité et la premiumisation. Et c’est à cette demande qu’il faut répondre, car pour grandir, il faut aussi savoir regarder outre les frontières ». En conclusion ? « Préparez-vous à vous battre pour le Share of Life, car l’e-commerce sera un perturbateur en Belgique. Les winners seront ceux qui abandonneront l’ancien format du chemin vers l’achat grâce à une excellente compréhension du shopper. Enfin, cherchez la croissance dans des lieux jusque-là non-explorés ! ».

S’adapter au marché et repenser sa stratégie en permanance

Pour Nina Lund, Managing Director Consumer Goods chez Microsoft, il y a en Belgique un absolu besoin d’innovation en Belgique. « Chez Microsoft, nous savons ce que demande une totale adaptation au marché. Ces trois dernières années, Microsoft a entrepris d’énormes chantiers internes et externes. Nous savons combien il est difficile pour une marque de changer son image, car c’est ce que nous avons entrepris ». L’une des conclusions de sa transformation est que dans le cadre de l’élaboration d’une stratégie d’entreprise, il faut être préparé au fait qu’aujourd’hui, cette stratégie doit continuellement évoluer. « Nous devons repenser notre façon de construire la stratégie de notre entreprise » indique-t-elle.

Pourquoi, en tant que retailer, devez-vous devenir une ‘talkable brand’ ?

La matinée s’est conclue par une intéressante intervention de Pascal De Greef, Managing Director Business Clients Mail de bpost, sur les talkable brands, autrement dit des marques à propos desquelles les consommateurs discutent volontiers, tant online qu’offline. « Cinq heures par jour, les millennials ont sous les yeux des contenus que leurs amis ont partagés. De ce fait, leur impact est bien plus considérable que celui de la publicité classique. Une entreprise qui possède 50.000 followers sur Facebook, en atteint organiquement 2%, soit 1.000 followers. Mais si dix de ses clients partagent avec, en moyenne, 350 contacts, elle touche 3.500 personnes, soit 3,5 fois plus qu’un médium ou une publicité classique. La conclusion est simple : vous devez trouver les moyens de devenir une talkable brand, une marque dont les gens parlent. Garnier a trouvé un bon moyen en demandant aux consommateurs de réaliser des selfies. Bien vu, car en l’espèce il s’agit d’un médium que les gens apprécient. Dove a eu une idée de même genre : prendre son père en photo à l’occasion de la fête des pères. Voilà qui fait parler de la marque ! Le bon moyen est celui qui incite les consommateurs à participer, à ‘jouer’ avec la marque. »