Albert Heijn vend désormais des carottes emballées individuellement. Le retailer dit vouloir ainsi conserver ses légumes frais plus longtemps. C’est ce que rapporte ce matin Het Nieuwsblad. Mais cette décision est assez logiquement à notre époque largement critiquée. « Souvent, un emballage plastique n’est absolument pas nécessaire ».

A l’heure où les débats font rage en Europe sur l’aspect peu écologique des emballages et sacs plastiques, Albert Heijn prend une décision qui a de quoi étonner. Le retailer commercialise désormais des carottes emballées individuellement. Et ce ne sont pas les seuls légumes concernés. Le consommateur pourra trouver en rayon des magasins AH des poivrons, des concombres (plus habituel) et des aubergines emballés individuellement. Un choix à contre-courant de ceux pris par d’autres retailers, comme Carrefour et Delhaize, qui testent depuis quelques temps déjà des alternatives aux sacs plastiques du rayon frais…

« Des produits plus frais »

Cette décision, pourtant, Albert Heijn l’assume. « Cela profite à la fraîcheur du produit. Certains sont assez robustes en termes de durée de conservation et peuvent donc être vendus sans emballage à certaines périodes de l’année. Mais à d’autres périodes, ceux-ci doivent être importés depuis l’étranger. C’est pourquoi ils sont emballés : pour les protéger durant le transport et pour les garder frais plus longtemps. Il est donc possible qu’un concombre soit vendu sans emballage une partie de l’année, et avec une autre partie de l’année. En cette période hivernale, les poivrons verts et jaunes, les concombres et les aubergines étaient eux aussi emballés » explique Sally Herygers, porte-parole d’Albert Heijn Belgique.

« Pas nécessaire »

Pourtant, dans de nombreux supermarchés d’autres enseignes, ces légumes étaient bien présentés sans emballage. Pour le VCBT (centre flamand de la conservation des produits horticoles), cette mesure prise par Albert Heijn est donc sans fondement. « Je me suis déjà énervé » souligne Bart Nicolaï du VCBT à nos confrères. « Selon moi, cela n’est la plupart du temps pas nécessaire. Si les produits sont récoltés à temps et immédiatement réfrigérés, ils sont en principe assez robustes que pour survivre jusqu’à leur arrivée dans l’assiette du consommateur ».

Ce qui surprend Bart Nicolaï, c’est d’autant plus qu’il s’agisse là d’un grand retailer. « Les horticulteurs récoltent ces légumes le matin. Le jour-même, ils sont acheminés vers le lieu de vente aux enchères, et le lendemain, ils sont transportés en magasin. Contrairement aux petites épiceries, tout va très vite pour les supermarchés. Cela me surprendrait d’apprendre que la fraîcheur sans plastique soit amoindrie ».

« Quant aux légumes venus de l’étranger, il est vrai que tout dépend de la qualité du transport. S’ils viennent de Grèce, les légumes seront sur la route pour 1 ou 3 jour(s). Mais même dans ce cas, je doute de l’utilité de l’emballage. En fait, cela n’est nécessaire que pour des variétés rapidement périssables comme le brocoli. Parce que botaniquement parlant, il s’agit là d’une fleur. Le plastique maintient alors la teneur en humidité et la couleur aux normes » précise-t-il encore.

 

Jackets out, un projet qui contraste

Pourtant, Albert Heijn mène, en parallèle, le projet ‘Jackets out’. Projet qui a pour objectif de proposer des produits frais dénudés de tout emballage. « Nous restons critiques et beaucoup de nos emballages sont recyclés. Si l’emballage n’est pas nécessaire, nous ne l’utilisons pas. Nos saucisses sèches par exemple ne sont plus emballées » souligne la porte-parole d’Albert Heijn.