Unizo plaide explicitement en faveur d'une interdiction légale européenne des retours gratuits dans le commerce électronique. Outre l'aspect de la concurrence déloyale, les retours gratuits opérés par les grandes sociétés d’e-commerce ont une influence préjudiciable sur le nombre de trajets en camionnettes, affirme l'association des entrepreneurs indépendants. Cette proposition est l'un des dix fers de lance contenus dans son document de vision pour une économie climatiquement neutre.

« L’impact du commerce électronique international via les géants de l'Internet est immense et augmente d'année en année. Acheter des produits et des vêtements durables et de haute qualité dans des magasins physiques locaux est bien meilleur pour le climat et l'environnement que d'acheter des ‘brols’ et de la ‘fast fashion’ en ligne à l'étranger. Ces derniers doivent parcourir un long trajet non respectueux du climat via des modes de transport qui émettent des masses de gaz à effet de serre », souligne Unizo. « Chaque colis livré en ligne a également 30% de chance d'être retourné. Les géants étrangers de l'Internet acceptent des retours massifs, ce qui est également néfaste pour le climat ».

Une contribution dissuasive

Danny Van Assche, directeur général d'Unizo, plaide donc pour une interdiction européenne des retours gratuits. « L’Europe devrait exiger une contribution visible pour les retours dans le cas du commerce électronique. Le client qui commande en ligne verra alors une ligne supplémentaire sur sa facture avec le coût du retour, par exemple, d'un colis. En payant une contribution, le client est rendu responsable de l'impact CO2 des retours ». En d'autres termes, cette contribution doit avoir un effet dissuasif.

Unizo note également que plusieurs Etats membres de l’Union européenne sont convaincu de la nécessité d’intervenir. « La France et le Royaume-Uni envisagent tous deux d’introduire une taxe sur l’e-commerce. Au Royaume-Uni, il existe une ‘Amazon tax’ et en France, un projet de loi prévoit une taxe sur le commerce électronique de 1 à 2% sur le prix de vente, en fonction de la distance parcourue par le produit ».

Taxe sur le commerce électronique

Cette proposition a déjà été approuvée par le Sénat français et attend toujours l'approbation de l'Assemblée nationale. Dans la proposition, une exonération de la taxe s'applique, entre autres, aux livraisons effectuées par des moyens de transport non polluants et aux opérateurs dont le chiffre d'affaires est inférieur à 50 millions d'euros.

Unizo préconise également une politique territoriale plus réfléchie, notamment en mettant l'accent sur les centres industriels et un regroupement logique d'entreprises. "Cela peut rapprocher la production, le stockage et la consommation. Cela garantirait une chaîne courte et permettrait de grouper les livraisons, ce qui se traduit par une diminution du trafic pour les camions et les camionnettes.

Dix fers de lance

- Une production et une distribution plus durables de l'énergie

- Des véhicules neufs sans émission à partir de 2030

- Un investissement suffisant dans beaucoup plus de quais de chargement

- Un réseau d'autoroutes cyclables

- Des transports en commun étendus en plus d'une redevance kilométrique intelligente

- Etendue du principe du pollueur-payeur au transport aérien et maritime et soutien à la navigation intérieure

- Organisation des bâtiments ‘en réseau’ pour le chauffage et la climatisation et encouragement envers la rénovation

- Des accords juridiques contraignants pour la création d'un ’statut transitoire’ dans des zones qui n'ont pas été utilisées jusqu'à présent

- Des subventions pour la diffusion et la valorisation des innovations.

Vous pouvez consulter le document de vision intégrale via ce lien.