Peter Janssen, CEO de Glacio/IJsboerke, a été élu Personality of the Year. Une distinction amplement méritée : depuis son arrivée à la tête de la marque de glace emblématique belge en 2013, l’homme a su lui insuffler une nouvelle dynamique et veille aujourd’hui à la poursuite de la croissance suite à la reprise par l’entreprise chocolatière Baronie.

La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre au sein du secteur alimentaire belge mardi dernier : IJsboerke passe aux mains du chocolatier Baronie, propriété du millionnaire néerlandais Frans Fons Walder. Une évolution logique pour IJsboerke/Glacio après le fructueux management buy-out en 2013, estime le CEO Peter Janssen. « Nous avons enregistré une très forte croissance. Avant la reprise, Glacio réalisait un chiffre d’affaires de 27 millions d’euros. Au terme de la première année suivant le rachat, nous avons atteint le cap des 72 millions d’euros, et nous dépassons les 90 millions d’euros aujourd’hui. Nous avons investi beaucoup d’énergie dans IJsboerke. C’est une marque fantastique respirant l’authenticité, mais nous tenions à éviter que son image devienne désuète. Nous avons notamment retravaillé le logo et les emballages, et introduit toutes sortes d’innovations. Nous avons aussi mené des opérations de co-branding, entre autres avec Baronie, qui nous rachète aujourd’hui. Nous avons conjointement lancé un cornet aux granulés de chocolat sur le marché et j’avoue que j’en déguste un tous les jours. »

Vous considérez le rachat par Baronie comme une suite logique.

Absolument. Le monde est en constante évolution et nous ne pouvons pas nous permettre de nous reposer sur nos lauriers. Pour pouvoir bien négocier le prochain virage, de gros investissements seront nécessaires. En tant qu’entrepreneur, il est important de savoir ce que vous pouvez faire seul ou pas. Dans certains cas, la mise en commun des efforts s’avère la meilleure solution. Cette décision sera très bénéfique pour la stabilité et la croissance de notre entreprise.

Les candidats à la reprise d’IJsboerke étaient-ils nombreux ?

Plusieurs sociétés ont manifesté de l’intérêt, mais je ne peux évidemment pas vous révéler leur identité. Je précise que leur intérêt était réel, ce qui prouve l’attractivité de notre entreprise.

Pourquoi avoir décidé de vous associer à Baronie ?

Nous avons beaucoup de points communs. Nous partageons le même ADN. Nous sommes actifs dans le retail, aussi bien avec des marques authentiques que des private labels. Une bonne gestion de ce dernier pan d’activité permet de créer les conditions nécessaires à la promotion des marques. Nos deux entreprises sont également très actives à l’international. Et puis, avouez que le chocolat et la glace forment le mariage parfait. Autant de raisons pour lesquelles Baronie s’est imposée comme le partenaire idéal.

A-t-il été difficile d’insuffler une nouvelle dynamique à IJsboerke lorsque vous avez repris les rênes en 2013 ?

Disons que ça n’a pas été facile car le marché est très concurrentiel. Nous avons été très attentifs au feed-back des personnes restées au sein de l’entreprise qui connaissaient bien la marque. C’est notre manière de faire : nous ne précipitons jamais les choses. Nous estimons qu’il est important de définir ce qui fait la singularité de la marque et de réfléchir aux innovations possibles.

Où se trouvent selon vous les plus grandes opportunités de croissance ?

Nous réalisons aujourd’hui 65 à 70 % de notre chiffre d’affaires en dehors du Benelux. Notre filiale japonaise recèle encore un beau potentiel et, depuis la fin de l’année dernière, nous sommes également présents en Chine. Nous avançons toutefois très prudemment, pas à pas. Nous devons encore explorer le marché afin de déterminer les possibilités. Nous faisons profil bas, comme lors de la reprise d’IJsboerke.

Y a-t-il des changements en vue pour le personnel d’IJsboerke/Glacio ?

La reprise par Baronie n’aura pas de conséquences pour le personnel. La situation reste inchangée. Dans les semaines et mois à venir, nous examinerons bien sûr les possibilités d’optimisation. Mais ce n’est pas encore à l’ordre du jour.