Le projet est sur la table depuis un certain temps déjà, mais pourrait bien se concrétiser en 2016: les gouvernements régionaux entendent introduire, pour les camions de plus de 3,5T, une taxe au kilomètre. Une idée qui ne réjouit ni les sociétés de transports ni le secteur alimentaire. 

Selon Comeos, la taxe kilométrique envisagée pour les camions devrait en effet entrainer, dans le seul secteur alimentaire, une hausse des prix de 0,5% à la caisse, et ce sans le moindre impact positif sur la mobilité. « Transport des aliments chez le fermier, transport du bétail vers les abattoirs, acheminement des carcasses vers l’industrie et livraison des produits finis vers les dépôts des magasins, c’est le coût de tous ces différents transports que cette taxe kilométrique va faire augmenter. Et lorsqu’on sait que nous avons besoin chaque jour de 2.500 camions pour approvisionner les supermarchés, la facture devient hallucinante. L’effet boule de neige de tous ces coûts de transport supplémentaires sera payé par le consommateur : d’après nos calculs, les denrées alimentaires risquent de renchérir de 0,5% par rapport à aujourd’hui », déclare Dominique Michel, CEO de Comeos, qui renchérit: « Le commerce n’est pas en mesure de prendre ce coût en charge : nos marges sont déjà au plus bas, avec une réduction de 25% de notre rentabilité en l’espace de 10 ans ».

Pour Comeos, la mise en place d'une telle taxe n'aura aucun impact bénéfique sur la mobilité. « Le drame est précisément que cette taxe kilométrique ne changera rien à l’engorgement de nos routes. Toutes les études démontrent que, pour entraîner un véritable changement de comportement, tous les usagers de la route doivent être taxés. De plus, il faut travailler avec des taxes variables, de sorte à pouvoir littéralement bannir une partie des usagers du trafic de pointe.»