FEVIA a publié, aujourd'hui, son rapport économique annuel. Qu'y apprend-t-on? Que l'industrie alimentaire reste le premier employeur industriel de Belgique, qu'elle a enregistré un chiffre d'affaires de 48 milliards d'euros, que sa valeur ajoutée s'élève à 7,4 milliards d'euros et bien d'autres choses encore. Petit aperçu:

Chiffre d'affaires: 48 milliards d'euros

Selon les estimations, le chiffre d'affaires de l'industrie alimentaire belge s'élevait, en 2014, à 48 milliards d'euros. Les 3 principaux sous-secteurs sont la fabrication d’autres produits alimentaires (chocolat, sucre, café, plats préparés,...), l’industrie de la viande et la fabrication d’huiles et de graisses. Ensemble, ils représentent 44,5% du chiffre d’affaires total. La plus grande partie du chiffre d'affaires de l'industrie alimentaire est générée en Flandre (81,8% contre 16,6% en Wallonie et 1,6% à Bruxelles).

Après un recul en 2009, le chiffre d'affaires de l'industrie alimentaire s'est nettement redressé en 2011. Cette croissance s'est par la suite affaiblie. En 2014, la FEVIA note un léger repli du chiffre d'affaires. EN cause? La baisse des prix de production suite à la diminution du prix à la production. Pour la FEVIA, "nous pouvons parler d'une normalisation des modèles de croissance à long terme". En faisant abstraction des fluctuations de prix dans le CA, l'industrie enregistre une augmentation des ventes de 0,3% en volume.

Valeur ajoutée: 7,4 milliards d'euros

La valeur ajoutée de l’industrie des produits alimentaires et du tabac s’élevait à environ 7,4 milliards d’euros en 2013, soit une augmentation de 1,6 % par rapport à 2012. La Flandre a généré 72,3% de cette valeur ajoutée, la Wallonie 21,6%, et Bruxelles 6,1%.

Investissements: 1,3 milliards d'euros

En 2014, l’industrie alimentaire a investi un montant record de 1,3 milliard d’euros en immobilisations corporelles, soit 21,4% des investissements de l’industrie manufacturière (sur la base des statistiques TVA). Les investissements dans l’industrie alimentaire en 2014 sont près de 33% supérieurs à 2010, tandis que dans l’industrie cette hausse n’est « que » de 12%.

Emploi: 73.219 équivalents temps plein

L'industrie alimentaire reste, chez nous, le premier employeur industriel avec un total de 73.219 équivalents temps plein (+0,1%). En comptabilisant les emplois indirects, le secteur arrive même à un total de plus de 186.707 équivalents temps plein. Une tendance qui ne devrait pas s'éssoufler d'aussitôt: Continental Foods entendant par exemple augmenter, cette année, son effectif de 10% sur son site de production. La part du nombre d’emplois de l’industrie alimentaire dans l’ensemble du tissu industriel est ainsi passée de 17,4% en 2010 à 18,6% en 2014. Exprimé en ETP, cela correspond à une évolution de 16,5% en 2010 à 17,7% en 2014.

Comparativement à 2004, la proportion des travailleurs dans les entreprises comptant jusqu’à 19 travailleurs a systématiquement diminué, et ce au profit des entreprises de taille moyenne comptant entre 100 et 499 travailleurs. On constate donc une nette augmentation de la taille des entreprises dans l’industrie alimentaire. "Dans le même temps, nous assistons à un recul de l’importance des grandes entreprises (de 500 travailleurs ou plus). Cette situation s’explique en partie par l’automatisation poussée observée dans ces entreprises", souligne la FEVIA. La Flandre fournit en outre environ 72% de l’ensemble des emplois dans ce secteur, contre 24% en Wallonie et 4% à Bruxelles.

Employeurs: 4.532

En 2014, l’industrie alimentaire comptait 4.532 employeurs qui représentaient 28% du nombre total des employeurs dans l’industrie manufacturière. Cette part élevée découle du fait que l’industrie alimentaire compte de très nombreuses PME : 54% des employeurs de l’industrie alimentaire occupent moins de 5 travailleurs et 85% moins de 20 travailleurs. La plus petite catégorie de taille est constituée à 75% de petites boulangeries.

Comparativement au nombre d’emplois, la Flandre affiche un pourcentage d’employeurs inférieur (65% des sites d’activité contre 72% des emplois). Ceci indique que les entreprises alimentaires flamandes affichent en moyenne un plus grand nombre d’emplois par site d’exploitation que les entreprises situées en Wallonie et à Bruxelles.

Exportations: 22,9 milliards

Selon le concept national, les exportations de produits alimentaires et de boissons ont été estimées à 22,9 milliards d’euros en 2014. Pour la même année, les importations de ces mêmes produits ont représenté une valeur de 19,0 milliards d’euros, ce qui correspond, pour les produits alimentaires et les boissons, à un excédent de la balance commerciale d’environ 3,9 milliards d’euros.

Les exportations de l’industrie alimentaire belge restent principalement concentrées sur l’Union européenne, et plus encore sur nos voisins directs qui absorbent 57,1% de l’ensemble de nos exportations. Dans l’UE-15, après les Pays-Bas, la France et l’Allemagne, nous exportons surtout vers le Royaume-Uni et l’Italie. La France reste notre principal marché d’exportation pour les produits alimentaires et les boissons, suivie de très près par les Pays-Bas.

En 2014, plus de 14,8% du total des exportations concernaient des exportations vers des marchés lointains, ce qui représente une très nette augmentation, de 12,5%, par rapport à 2013. Les Etats-Unis, le Japon et la Fédération de Russie constituent les plus importants marchés d’exportation lointains des produits alimentaires et des boissons.

Canaux de distribution

En 2013, les produits alimentaires étaient vendus dans 7289 magasins ; cela représente une diminution d’environ 1,3% par rapport à 2012. "Bien que les magasins F3 représentent 64% du nombre total de magasins, en termes de part de marché il est plus qu’évident que ce sont les F1, F2 et hard discounters qui réalisent la quasi-totalité du chiffre d’affaires. La part des petits supermarchés F3 n’est, en effet, que de 5,3%."

Rentabilité et investissements

"L’analyse à long terme des facteurs de production générateurs de revenus au sein de la valeur ajoutée nous apprend que la part de la rémunération des travailleurs a considérablement augmenté ces dernières années" indique la FEVIA. Sur base des comptes nationaux, il ressort qu’en 2012 le coût salarial moyen par heure de travail dans l’industrie alimentaire belge était le deuxième plus élevé de la zone euro (derrière le Danemark). En comparaison avec nos pays voisins, la Belgique affiche également les plus mauvaises performances. Avec les Pays-Bas, l’écart salarial s’élève déjà à 7,9%, mais les différences par rapport à la France et à l’Allemagne sont plus importantes encore : en 2012, les salaires de l’industrie alimentaire belge étaient 29,7% supérieurs à ceux de la France et 35,2% supérieurs à ceux de l’Allemagne !

Cotisations fiscales et parafiscales: 1 milliard d'euros

En 2013, l’emploi direct dans l’industrie alimentaire a rapporté au moins 1,05 milliard d’euros de cotisations patronales à la sécurité sociale. En outre, il a aussi rapporté au moins 593 millions d’euros en précompte professionnel (contribution fiscale). 

Innovation

Il ressort des chiffres de l’enquête CIS 2012 que 35% des producteurs belges de produits alimentaires et de boissons ont introduit une innovation de produit. La Belgique occupe ainsi une très belle place par rapport à ses voisins directs en termes d’innovation de produit pour les produits alimentaires et les boissons, mais se démarque surtout de la France par des performances nettement supérieures. En moyenne, la Belgique est aussi plus performante que ses voisins en termes d’innovation de procédé, 35% des producteurs de produits alimentaires et de boissons ayant introduit une innovation de procédé. En matière d’innovation de procédé de production des produits alimentaires, la Belgique se classe nettement mieux que ses voisins, qui ne dépassent pas 22 à 27%.