La taxe au kilomètre pour les camions qui s’appliquera au 1er avril 2016, entrainera une hausse de 5,78 à 7,60% du prix de revient dans le transport de distribution. On s’attend donc à une hausse sensible des tarifs de transport appliqués par les commerçants.

L’Union des transports UPTR a demandé à l’Institut du Transport et de la Logistique de Belgique (ITLB) de calculer aussi précisément que possible l’impact de la taxe au kilomètre. L’ITLB est un observatoire économique qui suit depuis des années l’évolution du prix de revient du transport routier. Une simulation a donc été réalisée pour une société de transport qui effectue uniquement des transports nationaux et qui utilise les camions les plus ‘propres’ (véhicules Euro6). Comme chacun sait, la taxe au kilomètre – payable pour chaque camion de plus de 3,5 tonnes à partir d’avril 2016 – variera selon le poids du camion, la classe Euro du moteur, la distance et (dans la région de Bruxelles-capitale) le type de route.

La distribution coûtera plus cher

La simulation révèle que le transport de fret à la pièce (c.-à-d. le transport et la livraison de petits colis aux magasins et entreprises) sera 5,78% plus cher. Le transport de distribution plus lourd par camions coûtera lui 7,60% plus cher. “Ce ne sont que des estimations – fiables – moyennes. Dans certains cas, l’augmentation sera moins forte, dans d’autres plus importante encore. Lorsque la distribution est assurée par une semi-remorque, par exemple, la taxe au kilomètre sera un peu plus chère et l’on arrivera à une hausse du coût d’environ 7,80%,” selon Michael Reul, secrétaire général de l’UPTR.

Selon M. Reul, les marges bénéficiaires du transport de distribution sont actuellement si faibles que les transporteurs seront bel et bien contraints de répercuter la hausse du prix de revient aux clients. “Les tarifs des transports dans la distribution nationale vont donc augmenter,” a-t-il déclaré à Gondola.

Confirmation

La simulation de l’ITLB confirme des études préalables à propos de l’impact de la taxe au kilomètre sur les prix dans le commerce. Ainsi, début 2015, Transport and Mobility Leuven (TML) a calculé pour le compte de la Fevia que la taxe au kilomètre risquait de faire augmenter le coût du transport des denrées alimentaires de quelque 170 millions d’euros par an. Le constat est que “nos produits deviendront plus chers sur le marché belge, avec par conséquent 85 millions d’euros de chiffre d’affaires en moins ; ils seront également plus chers à l’étranger, ce qui provoquera la perte de quelque 60 millions d’euros à l’exportation”.

Pour sa part, Comeos a calculé que les prix des aliments dans les magasins pourraient augmenter de 0,5% dans les trois régions à cause de la taxe au kilomètre. “Le coût augmentera donc pour le transport des aliments pour bétail aux paysans, celui des animaux aux abattoirs, des carcasses récupérées par l’industrie et des produits finis qui doivent parvenir aux dépôts des magasins : tout va augmenter avec cette taxe au kilomètre.”

photo © Jean Housen