Les supermarchés belges ont décidé de ne pas arrondir le montant total des tickets de caisse. La décision du gouvernement d’offrir cette possibilité aux commerçants n’aura donc pas le moindre impact. « Dans ce dossier, il n’y a que des perdants, » affirme Comeos. « Les supermarchés risquent d’y laisser 1,5 million d’euros chaque année ».

Il y a 2 semaines, le Conseil des ministres approuvait une proposition amendée de scénario d'extinction progressive des petites pièces de 1 et de 2 centimes d'euros, permettant d'arrondir le montant total du ticket de caisse aux 5 centimes les plus proches, mais uniquement en cas de paiement en espèce. Cette restriction a poussé les supermarchés à ne pas arrondir du tout.

Le scénario d’extinction de départ, auquel l’ensemble des parties prenantes étaient favorables, reposait sur trois piliers. " Seul le montant total devait être arrondi, pas les prix individuels, " explique D. Michel. "Cette mesure devait en outre être mise en œuvre de manière symétrique : 3, 4, 8 et 9 centimes vers le haut et 1, 2, 6 et 7 centimes vers le bas. Par ailleurs, le montant total devait être arrondi quel que soit le mode de paiement : espèces, titres-repas ou paiement électronique. Ce dernier pilier a été rejeté par le Conseil des ministres".

Selon Comeos si les supermarchés appliquaient cette mesure, ils risqueraient d'y laisser 1,5 millions d'euros chaque année. "Si tous les clients optent pour le mode de paiement qui leur est le plus favorable, les commerçants seront toujours perdants. 2 cents, cela peut sembler dérisoire – mais multipliés par les millions de transactions effectuées chaque année, cela peut vite faire une jolie somme. Nous estimons que cela représenterait une perte de 1,5 mio € chaque année pour le secteur", soutient Dominique Michel.

Le chaos à la caisse

Outre les pertes financière, Comeos tient à attirer l'attention sur le coût qu'impliquerait une modification des systèmes de caisse. "Cet investissement ne rapporterait rien aux commerçants et donnerait lieu à un véritable chaos à la caisse. Le commerçant devrait d’abord annoncer au client un montant provisoire, puis le client devrait décider comment il souhaite payer, après quoi le montant total définitif pourrait enfin être facturé. Sans compter que si le client s’aperçoit qu’il n’a finalement pas suffisamment d’argent sur lui pour payer en espèces, il faudra repartir de zéro. À travers cette mesure, les autorités encouragent le paiement en espèces, réduisant à néant tous nos efforts pour promouvoir le paiement électronique, plus simple et plus sûr".