Modifier la loi régissant la composition de la mayonnaise: c'est ce sur quoi le gouvernement planchera prochainement. Le but? Contrer la concurrence en permettant aux fabricants belges de réduire la proportion de graisse contenue dans leur sauce. Explication...

Les producteurs belges de sauces dénoncent depuis plusieurs années déjà une concurrence accrue de leurs compères étrangers. Le problème? La "loi mayonnaise" qui régit dans notre pays la composition de l'une des sauces préférées des Belges. Aujourd'hui, un fabricant belge de mayonnaise est en effet dans l'obligation de respecter l'arrêté royal de 1955 établissant qu'une mayonnaise doit être composée d'au moins 80% de graisse et de 7,5% de jaune d'oeuf.

Une situation intenable pour les producteurs belges dans une société toujours plus désireuse de produits sains et pauvres en matière grasse. "Nos producteurs sont victimes d'une discrimination. Leurs concurrents étrangers sont autorisés à commercialiser des mayonnaises contenant moins de graisse. Ils peuvent ainsi répondre à une demande en sauce contenant moins de calories" indique Nicolas Courant, porte-parole de la Fevia, à l'agence Belga. De leurs côtés, les organisations de consommateurs craignent qu'une nouvelle législation n'altère la qualité de la sauce.

Kris Peeters (CD&V), ministre des Consommateurs, souhaite quant à lui réunir les parties prenantes et formuler une proposition définitive après "des années de discussions".

Pour rappel, l'article 1 de l'arrêté royal publié le 16 avril 1955 et, à ce jour, toujours d'application stipule: " seuls les produits contenant au moins 80 p.c. de matière grasse et 7,5 p.c. de jaune d'oeuf et constitués exclusivement d'huiles végétales comestibles, de jaune d'oeuf de poule et de vinaigre ou d'autres condiments, avec ou sans addition de jus de fruits, sucres, épices ou aromates, peuvent être vendus, exposés en vente, détenus ou transportés en vue de la vente ou de la livraison, sous la dénomination de 'mayonnaise' "