Quatre dirigeants de Labouré-Roi ont été placés en garde à vue la semaine dernière. Ceux-ci ont été entendus sur des tricheries de grande ampleur: tricherie sur les étiquettes, mélanges de vins, fausses médailles, etc. Les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Dijon menaient, depuis 18 mois, une enquête sur Labouré-Roi, troisième maison de négoce en vins de Bourgogne. Cette enquête a mis au jour un système de fraude massif et bien organisé.

Plus de deux millions de bouteilles auraient été vendues avec des étiquettes ne correspondant pas au contenu. La maison Labouré-Roi aurait également créé des excédents en trichant sur les quantités de vin manquant naturellement dans les tonneaux pendant l'élevage, et en remplaçant ces manques par des vins de table. Des vins coupés ont aussi été embouteillés et des médailles n'existant pas ont été apposées sur des produits n'ayant reçu aucune distinction. L'ensemble de la production serait concernée.

"Au moment où les contrôles ont été effectués, la situation était en train de s’assainir. Nous sommes trois ans après la fin de la période contrôlée, et on se rapproche aujourd’hui d’un taux d’erreur proche du zéro. La direction a assumé la situation. Oui, il y a eu des choses qui n’étaient pas correctes, mais nous les avons corrigées. Il y a de plus des manipulations dans la cave qui pouvaient ne pas être volontaires", explique Me Emmanuel Touraille, avocat de Labouré-Roi, au journal régional Le Bien Public.

La maison Labouré-Roi est une référence mondiale, travaillant avec plus de 30 pays et réalisant plus de 50% de son chiffre d'affaires à l'étranger.