Les chèques-repas sont aujourd'hui l'un des plus célèbres avantages sociaux proposés aux travailleurs. Mais cela pourrait ne plus durer. Trois partis flamands de la majorité, Open Vld, CD&V et sp.a, souhaitent en effet l'abolition des chèques-repas. Ceux-ci proposent dès lors un versement de la somme nette des chèques-repas sur le compte en banque des employés.

L'Open VLD a affirmé son souhait d'opérer un versement supplémentaire au salaire du travailleur à titre de compensation. Selon le parti, cette solution coûtera moins cher et facilitera la vie des consommateurs. Pour le sp.a, le système actuel est trop coûteux. Une proposition allant dans ce sens a par ailleurs d'ores et déjà été déposée par le CD&V.

La Fédération du commerce et des services Comeos dit se réjouir des projets de suppression des titres-repas. "Depuis de nombreuses années déjà, nous plaidons pour que le système coûteux et compliqué des titres-repas soit remplacé par le versement d’un supplément de salaire net aux travailleurs", affirme Dominique Michel, Administrateur délégué de Comeos. "Le système des titres-repas génère des coûts exorbitants. Le coût total pour les commerçants et les employeurs est estimé à 50 millions d'euros par an".

De leurs côtés, les fournisseurs de chèques-repas sont sans surprise bien moins positifs quant à l'abolition pure et simple de leurs produits... Selon Sodexo, l'abolition du système devrait avoir un impact négatif sur le comportement d'achat des consommateurs et donc sur l'économie. Une étude menée par Ipsos en 2012, tendait en effet à démontrer que les dépenses alimentaires pourraient dans ce cas chuter de 47%.

Edenred rejette également les propositions, arguant qu'une solution existe déjà. Les chèques-repas électroniques seraient, pour le fournisseur, une solution simple d'accès et moins onéreuse que la version papier. "Tant l’employeur que l’employé pourraient craindre que le passage à un "salaire net" soit une étape intermédiaire avant l’introduction de cette somme dans la base taxable", soutient Edenred. Par ailleurs, selon une enquête Belga-Edenred (2012), près de 95% des salariés refuseraient la perte de pouvoir d’achat lié au changement de système et 95% souhaitent continuer à recevoir des titres-repas.