Le Daily Mail, quotidien britannique qui ne recule pas devant la sensation, s’en scandalise: ayant eu accès aux informations d’un insider, le journal affirme qu’un set de

4 recharges de lames Gillette Fusion ne coûte que environ 24 cents à produire, tout en étant vendu plus de 12 euros dans le meilleur des cas, soit une marge de 4.750%. Le tout dans un contexte plus global d’enquête du gouvernement britannique, qui cherche à savoir si P&G, propriétaire de Gillette, n’a pas organisé d’entente sur les prix avec les distributeurs. “La position de Gillette sur le marché est tellement dominante”, considère le quotidien, “qu’elle lui permet d’y dicter les prix de vente au consommateur pratiqués par les enseignes” ce que le porte-parole britannique de P&G dément formellement. Si le journal ne conteste pas la qualité du rasoir, il considère la tarification totalement disproportionnée. Coûteuses, les recharges Fusion, très certainement, y compris chez nous. Mais il y a aussi certains paramètres à prendre en compte dans la fixation du prix, qui ne s’arrête pas au seul coûts de production. Couvrir les frais fixes, le packaging, les transports, la marge distributeur, et les colossaux investissement marketing investis pour imposer cette gamme. Quand on connaît les niveaux de salaires de Thierry Henry, Roger Federer et Tiger Woods, ambassadeurs de la marque, on se doute que les droits d’utilisation doivent être plutôt coquets. Il n’empêche, même en prenant cette réaction de nos confrères britanniques avec la prudence nécessaire, elle pose une question nécessaire: jusqu’où le consommateur est-il prêt à payer la valeur ajoutée ?