AXA Real Estate, leader européen de la gestion immobilière, a récemment publié un rapport intitulé "Le commerce de détail ne sera plus jamais le même". Selon celui-ci le commerce en ligne s'est tellement bien développé qu'il pourrait aujourd'hui représenter une menace pour la rentabilité des commerces physiques. Cette menace pourrait avoir d'importantes répercussions sur la capacité de croissance des propriétaires et sur les revenus locatifs. En France et dans le sud de l'Europe, les ventes en ligne pourraient pousser les propriétaires de magasins physiques à baisser les loyers.

AXA Real Estate a analysé les marchés britanniques, français, allemand, suédois, polonais, italiens et espagnols. Dans son rapport, AXA indique que 90% de la croissance future des ventes de détail en Angleterre, en France et en Allemagne entre 2012 et 2016, soit 91,5 millions d'euros des 101,2 millions d'euros au total, seront captifs des dépenses en ligne.

La crise économique engendre la croissance des ventes en ligne grâce à des outils de comparaison de prix. Une tendance qui, selon Axa, serait irréversible même si la situation économique s'améliorait. Les consommateurs ne voudront plus se défaire de cette habitude et des avantages qu'elle procure.

Si aujourd'hui, on prédit qu'au Royaume-Uni, 25% des ventes totales du retail seront faites d'ici 2020 par internet, AXA tend à croire que la proportion dépassera les 30%. Jusqu'à aujourd'hui les investisseurs ont, selon AXA, sous-estimé l'impact des ventes en ligne et de la situation économique. Il leur est difficile de différencier les causes en cas de chute des ventes.

AXA Real Estate suggère aux investisseurs:

  • de favoriser les grands formats, comme les centres commerciaux, où ils seront à même de contrôler les facteurs externes et d'offrir des espaces de loisir et de divertissement supplémentaires . Ce type de format permet en outre au consommateur de comparer les prix et d'intégrer plus aisément une offre multi-canal.
  • d'être prudent quant à leurs affectations en France, le plus plus touché des trois plus grandes économies européennes, et en Europe du Sud, où les ventes en ligne continuent de croître malgré des dépenses en baisse.
  • de favoriser les magasins physiques occupés par des détaillants de produits de luxe/de marque et par des discounters. Les ventes en ligne sont en effet moins à même de concurrencer ces deux secteurs.
  • de mettre l'accent sur des lieux stratégiques pour les détaillants.

"Les conclusions de cette recherche ne signifient pas que le secteur de la vente au détail est un mauvais investissement. Néanmoins, les investisseurs doivent examiner très attentivement les risques, à moyen et à long terme, associés à l'expansion des ventes en ligne. AXA Real Estate vise à être à la pointe de la recherche pour s'assurer que les investissements de nos clients sont à l'épreuve de la situation économique et des tendances consommateurs", explique Alan Patterson, Global Head of Research and Strategy chez AXA Real Estate.