Les assemblées générales d’entreprises soumises au feu de l’actualité sont souvent un exercice convenu. Celle qui a convoqué les actionnaires du Groupe Delhaize ce 28 mai (52% du capital y était représenté) n’a pas fait exception à la règle. Au-delà des interventions du président Jansson, soigneusement préparées et millimétrées pour coller aux normes de bonne gouvernance, on retrouve donc un cocktail bien connu : quelques interventions décalées de petits porteurs, l’agit-prop d’une délégation de responsables syndicaux s’émouvant de la trahison  que représenterait une fusion, et un fort contingent de professionnels de la presse, parmi lesquels de nombreux confrères d’outre-Moerdijk.

S’attendent-ils à des révélations ? Probablement pas. Ils n’auront dès lors aucune raison de se dire déçus, chaque fois que Messieurs Mats Jansson ou Franz Muller leur diront ne pas être en mesure de leur fournir d’éléments nouveaux sur les contacts noués entre Delhaize et Ahold, et encore moins sur leurs chances d’aboutir. Tout au plus fourniront-ils un élément de contexte à ces discussions en évoquant la consolidation à l’œuvre dans le secteur des supermarchés, surtout aux Etas-Unis (Jansson) ou sur les facteurs de changement et de concurrence à l’œuvre dans le retail (Muller). On retiendra malgré tout que Pierre-Olivier Beckers eut droit à un hommage appuyé, que le président du conseil d’administration Mats Jansson abandonne ses activités de consultance pour JPMorgan afin d’éviter un conflit d’intérêt (la banque d’affaires conseille notamment… Ahold) et que si l’assemblée générale a approuvé les comptes annuels 2014 et la distribution d'un dividende brut de 1,60 euro par action, elle a rejeté le rapport de rémunération.